Une drôle de chenille fluo débarque dans les jardins : ce n'est pas une bonne nouvelle
À la fin de l'été, une créature hors du commun s'invite dans les jardins français.
Jaune fluo, striée de bleu, armée d'une corne et longue comme un doigt, cette chenille impressionne autant qu'elle déstabilise. À première vue, elle fascine par ses couleurs éclatantes. Mais derrière cette allure presque exotique, mieux vaut rester sur ses gardes.
La chenille sphinx tête-de-mort n'a rien de discret. Avec ses 15 centimètres et sa robe éclatante, elle semble tout droit sortie d'un film de science-fiction. Certains la comparent à un jouet en plastique fluorescent, tant ses teintes vives paraissent irréelles. Ses stries en forme de V, sa tête massive et sa corne dorsale en font une apparition troublante. Imaginez-la surgissant au détour d'un potager : difficile de ne pas sursauter en la découvrant au beau milieu des pieds de pommes de terre.
Originaire d'Afrique, cette espèce spectaculaire gagne désormais du terrain en Europe. Le réchauffement climatique ouvre la voie à sa progression vers le nord et il devient de plus en plus courant de la croiser en France. Entre juillet et octobre, elle rôde dans nos jardins, s'attaque au feuillage des solanacées – pomme de terre, tomate, aubergine – puis disparaît sous terre. Là, elle s'enterre pour préparer sa métamorphose. Quand l'automne s'installe, c'est un papillon encore plus fascinant qui en sort : le sphinx tête-de-mort, connu pour l'étrange motif en forme de crâne qu'il arbore sur le thorax.
Faut-il avoir peur de cette chenille géante ? Pas de panique : elle ne mord pas et n'attaque pas l'homme. Pourtant, la méfiance reste de mise. Le sphinx tête-de-mort se nourrit parfois de plantes toxiques. En accumulant ces substances, elle peut devenir irritante au toucher. La manipuler à mains nues reste donc une mauvaise idée, surtout pour les enfants curieux ou les jardiniers tentés de la déplacer. Son allure spectaculaire attire, mais son contact n'est pas sans risque. Pour l'instant, sa présence dans nos jardins n'est pas encore généralisée, mais elle augmente considérablement, et cette tendance soulève des questions.
Alors, si vous croisez cette chenille fluo, un conseil : gardez vos distances. Ne cherchez pas à l'éliminer, ne tentez pas de la manipuler. Observez-la comme une curiosité vivante.
Et souvenez-vous : sous ses airs fluo de créature inoffensive, elle rappelle que le climat change et que des espèces venues d'ailleurs s'invitent désormais chez nous. Il est alors impératif de garder un œil sur ses plantations pour repérer les premiers signes de l'arrivée de nuisibles.