Les feuilles sont trouées mais les limaces n'y sont pour rien : ce qui se cache sous vos pots

On pense souvent aux limaces ou aux escargots. Pourtant, certains dégâts sur les plantes ont une autre origine. Un coup d'œil sous vos pots suffit à repérer le vrai responsable.

Les feuilles sont trouées mais les limaces n'y sont pour rien : ce qui se cache sous vos pots
©  K T / Unsplash

Des feuilles grignotées, des bordures dentelées, parfois même des pétales troués. Quand on jardine, on finit par reconnaître les signes. Le premier réflexe, c'est souvent d'incriminer les limaces. À raison : elles adorent se faufiler la nuit pour faire un carnage en règle, surtout après la pluie. Mais il arrive que ces petits trous, bien nets, n'aient rien à voir avec elles. Ni avec leurs cousins les escargots. En soulevant un pot ou un bac, on tombe occasionnellement nez à nez avec autre chose. Un insecte qui ne grimpe pas forcément dans les tops 10 des bestioles les plus appréciées et qui a pourtant ses raisons d'être là.

Ce visiteur discret est un champion du camouflage. Il sort la nuit, ne laisse pas de traînée visqueuse derrière lui et se planque dès les premières lueurs du jour. Il aime l'humidité, les recoins sombres, les anfractuosités entre les pierres, les lames de bois, les fissures. Bref, tout ce qui ressemble de près ou de loin à un abri temporaire. Dans le jardin, il se cache souvent sous les écorces, les paillis, les planches. Mais son endroit préféré, c'est bien sous les pots, surtout ceux posés directement sur la terre ou sur des dalles humides. L'insecte est plat, agile, brun, et mesure à peine deux centimètres.

Il s'agit du perce-oreille. Un nom peu flatteur, nourri par des mythes tenaces. Non, il ne se glisse pas dans les oreilles pour y pondre des œufs. Non, il ne perce rien. Et non, ce n'est pas une menace pour les humains. En revanche, il peut l'être pour certaines plantes. Le perce-oreille est ce qu'on appelle un insecte opportuniste. En clair, il mange ce qu'il trouve. Dans la nature, il joue un rôle utile : il se nourrit de débris végétaux, d'œufs d'escargots, de pucerons, de larves, soit tout un petit monde qui ravage les potagers. Cependant, quand les ressources se font rares ou que les colonies deviennent trop nombreuses, les perce-oreilles s'attaquent aux plantes elles-mêmes. La laitue, les dahlias, les fraisiers et même les jeunes pousses de tomates peuvent en faire les frais.

Il est alors possible de limiter leur présence sans recourir immédiatement à des insecticides. Une planche posée sur la terre humide suffit à les attirer. Chaque matin, il suffit de la retourner, d'enlever les insectes présents, puis de répéter le geste plusieurs jours de suite.