Odeurs, Poils, Crasse, Bourrelets… Elles adorent pendant l'amour [TEMOIGNAGES]
Il y en a que les ongles longs, les cheveux sales et les ventres rebondis ne rebutent pas pendant le sexe. Au contraire, ces petits défauts sont parfois source d'excitation. N'en déplaise à la norme, l'imperfection s'avère renversante. Témoignages.
Parce que nous sommes soumis à des critères esthétiques qui viennent nous chanter que la norme est dans la beauté, les corps minces, les sexes épilés et les lingettes intimes, il est bon de questionner l'autre versant et d'avouer que certains détails considérés comme des défauts (par la loi des diktats) sont en réalité excitants sous la couette. Ou comment, finalement, à force d'avaler des images de perfection, nous fustigeons l'imperfection. Et s'il suffisait de voir autre chose, de raconter autre chose et de rappeler que tous les corps sont dans la nature, et le naturel parmi nous, pour changer d'avis et s'ouvrir ? Parfois, ce sont nos propres défauts qui nous font changer de regard, parfois les défauts des autres nous plaisent et nous attirent, et ça ne s'explique pas… C'était notre introduction sociétale avant ces 6 témoignages sexo drôles et inspirants.
J'aime… les longs cheveux un peu sales, pas la coupe à la brosse (Aurélia, 32 ans)
J'avais 18 ans, j'étais amoureuse de lui depuis plusieurs années, et enfin, un soir, le grand soir. A cette époque, nous n'étions pas dans le même lycée, il était dans un établissement "technique" et fréquentait des geeks aux cheveux longs, pantalons larges et sweats à capuche. Je le trouvais moins charmant mais le désir a ses raisons que le désir ignore : on se retrouve à faire l'amour, c'est sa première fois, il est sur moi, stressé, essoufflée, maladroit, et je me bouffe ses grandes mèches sur le visage, son front est suintant, ses cheveux dégoulinent, et moi je ferme les yeux parce que ça pique, et en même temps qu'est-ce que je l'aime. Depuis ça, et sans dire que je cherche cet amoureux d'enfance dans toutes mes relations, j'aime les hommes à cheveux longs parce que ça raconte le sauvage, l'empressement, l'animalité, et qu'on peut les attraper. Une coupe à la brosse, c'est ennuyeux, peu émouvant, sans histoire.
J'aime… l'odeur de la transpiration, pas du gel douche (Kamilia, 34 ans)
Peut-être qu'avant d'aimer celle des autres, j'ai commencé par aimer la mienne, d'odeur de transpiration. En tout cas, je préfère le sexe en fin de journée, ou après une bonne nuit de canicule, quand les deux corps ont vécu, transpiré, et que le sexe accentue cette odeur, parce que le sexe, c'est de l'effort. Je pense que pour moi, l'odeur de la transpiration est synonyme de plaisir. Si ça ne sent rien, c'est qu'on s'emmerde. Bien sûr, cette odeur dans le métro, je peux la vomir, mais au lit, elle me plait dix fois plus qu'une odeur de gel douche ou de parfum. Faire l'amour avec une gousse de vanille, je m'en fous, moi je veux faire l'amour avec un corps qui donne, qui parle, qui s'active.
J'aime… les poils, pas les picots (Marie-Aude, 29 ans)
J'ai une affection particulière pour les hommes à poils (coucou Freud, comme papa), mais avant tout, ce sont mes poils que j'aime. Lasse de m'épiler et d'avoir le mollet qui pique, le maillot qui pique, et les aisselles d'un hérisson, j'ai choisi de tout laisser pousser. Premièrement, je me suis allégée d'une mission relativement chiante et coûteuse, mais en plus de ça, j'ai découvert que la vision des poils pendant le sexe, sur mon corps ou celui de mon partenaire, était terriblement excitante. Enfin des vrais corps... parce que c'est pour moi l'image d'un vrai corps. Voilà pourquoi je suis pour les poils, parce que c'est stimulant, doux, joli, naturel.
J'aime… l'haleine de fin de soirée, pas du dentifrice aux girofles (Hélène, 30 ans)
Mes rapports sexuels préférés sont ceux qui se déroulent en fin de soirée, et pas seulement parce qu'on est éméché. Certes l'énergie est nouvelle, mais j'aime l'haleine de mon mec qui a mangé, bu et fumé, je trouve ça beaucoup plus bestial, un peu mal élevé, un peu brut. C'est ça, c'est brut, ça donne envie de se dévorer, c'est la preuve de la vie, et puis souvent on a même haleine, alors même si ça sent le Mc Do, on s'y fait bien, c'est le souvenir de notre soirée, nos deux bouches marquées par un moment commun. J'ai un peu milité pour ça, parce qu'au départ mon mec se brossait les dents avec trois gobelets de bain de bouche menthol. L'enfer de cette odeur de chewing-gum qui me rappelle les garçons à 14 ans qui veulent t'impressionner et sentent l'eau de toilette…
J'aime… les bidons rebondis, pas les planches (Arielle, 34 ans)
Je suis mince et je suis bisexuelle, ça n'a pas de rapport mais c'est pour dire que j'ai toujours été attirée par les femmes et les hommes un peu nounours, peut-être parce qu'on se marie bien physiquement, que ça vient compenser quelque chose. En tout cas, pendant l'amour, j'aime sentir les bourrelés de l'autre, comme si je pouvais me noyer dedans. Quand nos corps se frottent et s'emboitent, et qu'il y a de la matière, je suis bien plus excitée. Je ne dis pas que je n'aime pas les personnes minces, et tout ne tient pas au physique, mais j'aime l'idée du volume, comme si le plaisir pris était proportionnel à la superficie du corps à caresser. Et puis je dois dire que je me sens plus rassurée dans des bras un peu épais et contre un ventre aussi moelleux qu'un oreiller.
J'aime… les ongles longs, pas les ongles coupés ou rongés (Marine, 39 ans)
Mes copines hurlent quand je leur dis que j'aime les hommes aux ongles un peu longs. Elles trouvent ça crade, sale, pas esthétique. Déjà, je ne vois pas pourquoi une femme pourrait avoir les ongles longs et pas un homme, et puis je ne sais pas expliquer ce penchant. J'aime ça dans la vie de tous les jours et quand je fais l'amour, parce que ça griffe. Après, pas simple de faire des rencontres de ce type mais peu importe, ce n'est pas un critère, pas un fétichisme, juste un bonus, et en la matière, c'est chacun son truc et j'accepte que mes amies ne me comprennent pas sur ce point : j'ai bien une copine qui est complètement bloquée par la déco, du genre les posters de chevaux (traumatisme adolescent) l'empêchent de passer aux choses sérieuses. Encore heureux, ça ne court pas les murs. Bref, moi, j'aime les ongles !