Augmenter les rapports sexuels pour retarder la ménopause : la science nous surprend
Le sexe, élixir de jouvence ? Selon une étude publiée dans le Royal Society Publishing, avoir une activité sexuelle régulière retarderait de 28% l'arrivée de la ménopause chez les femmes. Une information à prendre avec des pincettes...
La ménopause est une étape de la vie, mais pas celle que l'on attend le plus. Pourtant, une étude publiée sur le Royal Society Open Source pourrait permettre à certaines de gagner un peu de temps. Selon les chercheuses Megan Arnot et Ruth Mace, les participantes sexuellement actives auraient 28% de chances en moins d'atteindre naturellement la ménopause, par rapport à d'autres femmes qui pratiquent une activité sexuelle autour d'une fois par mois.
Un organisme qui s'adapte à notre vie sexuelle ?
L'étude s'est fondée sur la vie sexuelle de 2 936 femmes américaines, âgées de 42 à 52 ans, qui n'étaient pas encore entrées dans la ménopause. Les chercheuses ont demandé aux participantes à quelle fréquence elles avaient une activité sexuelle, incluant les caresses, le sexe oral, les rendez-vous et la masturbation. Ces pratiques enverraient un signal au cerveau pour indiquer qu'une grossesse serait possible.
Les premières conclusions de l'étude discréditent le rôle des hormones masculines ou la relation maritale dans le déclenchement de la ménopause.
La ménopause : quel est le rôle de l'hygiène de vie ?
Ce phénomène qui dépendrait d'abord de critères génétiques, pourrait également être influencé par le mode de vie. Des études précédentes avaient montré que les femmes célibataires ou divorcées atteignaient la ménopause avant les femmes mariées. Megan Arnot et Ruth Mace se sont donc orientées vers les habitudes sexuelles des sondées.
Elles ont fini par émettre l'hypothèse que le corps estime de lui-même les chances de tomber enceinte. 'Du point de vue de l'évolution, ce ne serait pas nécessaire de produire un ovule si la femme n'est pas sexuellement active" indiquent-elles. En l'absence de rapport sexuels, l'organisme ne percevrait aucun signe de grossesse potentielle et enclencherait plus rapidement la ménopause.
Une hypothèse non confirmée
Les auteurs de l'enquête tiennent cependant à nuancer leurs propos. Si une hypothèse a été émise, le lien de causalité n'est pas prouvé :"Bien sûr, la ménopause est une étape inévitable de la vie d'une femme, et il n'y a pas d'intervention comportementale qui puisse empêcher l'arrêt de la reproduction. Cependant, ces résultats pourraient être un point de départ pour d'autres travaux sur le déclenchement de la ménopause en fonction de nos comportements sexuels", détaillent les chercheuses.
Megan Arnot précise : "Nous ne comprenons pas complètement ce phénomène physique (...) La relation entre le sexe et la ménopause est très compliquée".
D'autres chercheurs consultés sur l'étude n'ont pas été dans le sens des auteures, y compris Elisabeth K. Bjelland qui n'a "pas été convaincue" par l'hypothèse de l'équipe. Mais, pour la chercheuse de l'Université Akershus de Norvège, le sexe n'est pas sans aucun bénéfice : "Je pense qu'une activité sexuelle régulière a beaucoup d'effets positifs sur la santé mentale et physique de tous les êtres humains, être une femme sur le point d'entrer ou déjà entrée dans la ménopause n'est pas une exception."