J'ai fait l'amour chez... un pote, mon frère, ses parents [TEMOIGNAGES]
Faire l'amour chez les autres : l'interdit qui excite. Pour pimenter le quotidien sexuel, on recommande fréquemment de faire l'amour dans des lieux insolites. Mais parfois, le canapé des copains, la moquette de la frangine et la chambre des beaux-parents, c'est plus confortable que les toilettes d'un bar et tout aussi émoustillant... ou pas.
Faire l'amour dans une voiture, une baignoire, une cabine d'essayage ou un parc, voilà qui change du lit. Conseillé pour secouer la routine – qui en passant est souvent décriée à tort - le sexe "ailleurs" est souvent associé à des lieux publics. Or, on oublie que nos proches ont un lit, un canapé et trois fauteuils. On oublie que le confort est essentiel pour prendre son pied et que s'envoyer en l'air dans un coin de cinéma est bien moins accessible que de s'éclipser dix minutes en soirée chez un copain (avec le copain ou un autre copain). Curieuses, nous nous sommes demandé ce que le sexe chez les autres – comprendre : sous leur toit, dans leur lit - apportait ou n'apportait pas, et à quel point il était vecteur d'excitation… ou de gêne. Six personnes témoignent.
L'odeur de son père, une catastrophe (Julien, 33 ans)
"Avec mon ex, on profitait souvent de la maison de ses parents quand ces derniers s'absentaient. Mon ex adorait faire l'amour dans le jardin ou dans le salon, parce que son grand truc, c'était la possibilité d'être vue, tout en sachant qu'on ne pouvait pas l'être. Mais le pire, c'est qu'elle ne voyait aucun inconvénient à faire l'amour dans le lit de ses parents. Une fois, j'ai accepté, j'ai commencé par nous placer à l'envers, histoire d'éviter les oreillers et de transformer ce lit en un matelas ordinaire. Petit à petit, nous avons retrouvé le nord, enfin elle a retrouvé le nord. Je me souviens avoir pensé que le parfum de sa mère ne me dérangeait pas, au contraire – une femme franchement magnifique, mais quand je me suis retrouvé du côté de son père, j'ai perdu mon érection."
La douche de ma grand-mère, incroyable souvenir (Murielle, 32 ans)
"Je suis toujours gênée quand je raconte cette histoire, mais en même temps, il s'agit d'un de mes rapports sexuels les plus fous ! Avec mon mec, on rendait visite à ma grand-mère, dans un coin paumé. Elle est sortie faire des courses et nous en avons profité pour prendre une douche ensemble. Douche à l'italienne. Rapport sexuel très torride, beaucoup d'espace, de quoi se mettre au sol, sentir le jet d'eau sur soi, bref, un véritable plaisir. Et puis, j'ai entendu la porte d'entrée claquer, ma grand-mère était de retour. Elle a dû entendre l'eau couler, et pour masquer mes petits cris, mon mec a flanqué sa main sur ma bouche. C'était hyper bon, je n'ai connu meilleure salle-de-bain et meilleur moment, entre la peur d'être découverts et la honte - facile à apprivoiser tant le plaisir prenait le dessus - d'être à poil et jambes écartées dans la douche de ma grand-mère…"
La chambre de potes en soirée, facile, efficace, mais risqué (Marine, 29 ans)
"C'était avec mon mec, en soirée. Nous avons commencé à faire l'amour dans la chambre de la fille qui l'organisait, une copine, jusqu'à ce qu'elle vienne se changer après avoir renversé son verre sur sa robe... Vraiment pas de chance. Gros moment gênant. Gros silence. Suivi d'éclat de rire et de sa proposition de nous rejoindre. Elle était éméchée, on a rejeté sa proposition, mais on a bien rigolé. Seul point négatif, on n'a pas terminé notre partie de jambes en l'air, or je dois dire que c'était plus agréable comme moment. Le bruit de la fête, des pas dans le couloir, l'impression de faire une énorme bêtise, d'être recherchés par tous… Alors qu'en réalité, nous étions deux convives plutôt discrets, pas du tout au cœur de cette fête. Mais ce genre de film – comme dans les films d'ailleurs, c'est excitant, ça invite à faire l'amour vite fait bien fait."
Les plantes de la copine à arroser, surprenant et revigorant (Matthieu, 30 ans)
"C'est une histoire récente. Ma compagne, avec qui je suis depuis quatre ans, devait arroser les plantes d'une collègue devenue copine pendant les vacances, à cinq stations de métro. Première fois, je l'accompagne, elle arrose les plantes, on parcourt l'appartement pour voir si tout est en ordre, et triomphe dans le salon ce magnifique fauteuil, que je me dépêche de "tester". Ma copine me rejoint, et l'excitation est instantanée : on a envie de s'envoyer en l'air ici, dans ce lieu qui ne nous appartient pas, dans un décor qui nous change, avec la certitude de ne pas être dérangés et en même temps, l'impression qu'il faut faire vite, comme si un Dieu des plantes à arroser faisait le guet. Un rapport sexuel assis, rapide, fou. On est ressorti de là avec le sentiment d'être en vie, d'avoir été efficaces aussi : un samedi matin qui démarre bien, on a rendu service à quelqu'un et on a pris notre pied. On était pleins d'élan, et le mercredi soir, nous y sommes retournés. Pas le même effet. J'ai envie de dire que le sexe chez les autres, c'est comme toutes les bonnes choses, il ne faut pas en abuser."
Le malaise du lit parental (Aurélie, 27 ans)
"Une fois, j'ai fait l'amour dans le lit de mes parents, et quand j'y repense, je grimace et je me demande comment. Comment j'ai fait ! J'avais 20 ans. Et ça s'est passé. Je suis encore plus mal à l'aise aujourd'hui qu'à l'époque. En tout cas, je n'ai pas un souvenir dingue. Je pensais beaucoup trop à mes parents, et la sexualité des parents n'est pas acceptable pour l'esprit, enfin pour le mien. Elle doit rester à sa place, tout comme ma sexualité doit rester à ma place. Qu'est-ce qu'elle foutait là, alors ? Bon, jamais je n'ai refait ça, et je ne sais pas si c'est lié, mais de toute façon, je fais l'amour exclusivement dans mon lit, c'est mon lieu, ma bulle, je n'aime pas l'idée de sortir de mon cadre, du moins de fréquenter un cadre que d'autres ont connu ou connaissent. Sauf à l'hôtel, ça va, c'est très impersonnel."
Le canapé de ma sœur, du IKEA comme à la maison (Julie, 35 ans)
"Dernièrement, quand j'ai raconté à une copine que j'avais fait du sexe chaud toute la nuit avec mon mec, elle m'a répondu : mais vous êtes chez ta sœur en ce moment ? C'est vrai, on vivait chez ma sœur en attendant les clés de notre nouvel appartement. Alors je dois dire que oui, sur le moment, je n'étais pas super à l'aise d'être sur le canapé de ma sœur, même si elle n'était pas là. Mais mes pensées étaient purement pragmatiques, j'ai attrapé une serviette de douche pour protéger le tissu, et voilà. Après, nous avons fait l'amour comme d'habitude. Je crois que le tout, c'est d'éviter les photos de famille au mur – surtout de sa propre famille. J'étais concentrée sur mon mec, mes sensations, et quand j'ouvrais les yeux, je voyais seulement le canapé IKEA de ma sœur, le convertible gris que tout le monde a, mais vraiment tout le monde, moi aussi je l'ai. Donc finalement j'étais comme à la maison. Tellement que quand je me suis levée, mon corps perdu dans l'espace s'est bouffé la table basse."