Sodomie, Masturbation, Cunni : le point sur les Françaises et le sexe

Quels sont rapports des femmes avec leur corps, leur désir, leurs pratiques sexuelles en 2019 ? D'après une enquête ELLE-Ifop sur l'intime, le couple et le plaisir, il semble que nous sommes de plus en plus à l'aise avec les sex-toys, la jouissance, le porno... et la pénétration du partenaire. Attention, chiffres et données olé-olé.

Sodomie, Masturbation, Cunni : le point sur les Françaises et le sexe
© Katarzyna Białasiewicz

L'égalité des sexes passerait-elle par le lit ? En matière de sexualité, les disparités entre hommes et les femmes s'atténuent à l'horizontal. Comme nos homologues masculins, nous sommes poussées par la curiosité et l'envie de tester de nouvelles choses afin de mieux connaître notre corps et de nous épanouir sexuellement. En l'espace de quelques décennies seulement et grâce à l'essor d'Internet et des smartphones, les femmes ont découvert de nouvelles pratiques et de nouveaux outils pour égayer leur vie sous la couette.
Nouveaux plaisirs, nouveaux jouets, libération sexuelle et liberté de choix de son partenaire : les femmes n'ont jamais été aussi désinhibées. 
Une enquête réalisée par l'Ifop pour le magazine ELLE entre le 28 et le 29 janvier 2019, s'est concentrée sur un panel de 1007 femmes pour en savoir plus leurs habitudes sexuelles. Les données ont ensuite été croisées avec d'anciennes études datant de 1992, 2006 et allant jusqu'en 1970 !

Sextoys, masturbation, sites pornos : les doux plaisirs solitaires

  • D'après cette étude de l'Ifop, elles sont 65% des sondées à penser que le besoin d'avoir des rapports sexuels ne prime plus pour rester avec son partenaire, alors qu'elles étaient 51% à le penser en 2000 et 44% en 1981. Et pour cause, les femmes sont de plus en plus capables de se procurer du plaisir toutes seules !
  • 76% des femmes confient s'être déjà masturbées au cours de leur existence contre 60% en 2006, 42% en 1992 et 19% en 1970. Néanmoins, elles n'égalent pas encore les hommes qui sont 95% à s'être déjà masturbé.  
  • 47% des Françaises ont déjà été sur un site pornographique contre seulement 4% en 2006. 
  • 43% d'entre elles ont déjà utilisé un jouet sexuel contre 37% en 2012 et 9% en 2007. 
  • Aussi, l'orgasme n'est vu comme un indice de rapport "raté" pour seulement 28% des femmes. Un chiffre en forte baisse car elles n'étaient que 41% en 1998 à associer le "devoir d'orgasme" à la pratique sexuelle. 

Pénétration anale, anulingus : les femmes prennent le dessus 

Les mœurs changent, les femmes s'éduquent grâce à Internet et leur curiosité grandit. D'où une envie d'essayer de nouvelles pratiques seule ou avec leur partenaire.

  • 52% des femmes ont été pénétrées dans l'anus par un doigt. Elles sont 22% à avoir pratiqué cela sur leur partenaire. 
  • Le plus souvent, ce sont les femmes homosexuelles ou bisexuelles qui pratiquent la pénétration anale "activement". 
  • Seulement 15% des Françaises ont déjà léché l'anus de leur partenaire au cours de leur vie, tandis qu'elles sont 26% à affirmer que leur partenaire l'a pratiqué sur elle. 
  • Environ 43% des femmes pratiquant l'anulingus sont homosexuelles ou bisexuelles contre 13% de femmes hétérosexuelles. 

Anulingus, pénétration anale : des pratiques réservées aux femmes mûres et aisées ? 

Il faut noter que l'inversement des rôles "dominant/dominé" entre souvent en corrélation avec le profil social de la personne et que les hommes ont plus de facilité à rester dans le rôle du "pénétrant". 

  • Seules 12% des ouvrières ont déjà pénétré l'anus de leur partenaire avec un doigt contre 33% de femmes CPIS (cadres et professions intellectuelles supérieures). 
  • Les femmes de 50-59 ans sont les plus nombreuses (30%) à pénétrer l'anus de leur partenaire.  
  • Pour ce qui est de l'anulingus, la majorité des femmes pratiquant cette activité sexuelle sont d'âge mûr (20% des 40-59 ans) contre 15% des 30-39 ans et seulement 6% des moins de 30 ans. 
  • La plus grande partie des femmes pratiquant l'anulingus appartiennent à la catégorie socioprofessionnelle la plus élevée (21% des CPIS) contre seulement 9% de femmes ouvrières. 

Âge, épilation intime et drague : quelles sont les évolutions ? 

D'après l'Ifop, le scandale de l'affaire Weinstein a eu des répercussions sur les relations hommes-femmes.
Ainsi, elles seraient 60% à être plus vigilantes "aux gestes ou paroles déplacées" des hommes à leur égard ou à l'égard d'une autre femme, dont 68% ont moins de 30 ans. 

  • Donnée importante : 43% des femmes ayant déjà été victimes de harcèlements, discriminations ou agressions évoquent plus facilement leurs mauvaises expériences dont 64% des moins de 30 ans. 
  • 19% femmes se tournent vers les sites de rencontre pour des histoires sans lendemain : c'est plus qu'il y a 7 ans ! Ce sont en majorité les 18-24 ans (24%) et les 35-49 ans (23%) qui surfent sur ces plateformes pour s'amuser. 
  • Elles sont seulement 24% des Françaises à ne pas s'épiler contre 22% à afficher un maillot intégral. La raison principale de leur épilation intégrale est l'esthétique à 54%, les pratiques sexuelles (cunnilingus) à 43% et l'hygiène à 27%. Le goût du partenaire pousse seulement 27% des femmes à s'épiler intégralement. 
  • Pour les femmes, l'écart d'âge n'a pas d'importance !  Elles sont 79% à pouvoir s'afficher au bras d'un homme plus jeune (10 ans de moins) qu'elles sans souci ! 
  • Avoir un rapport sexuel avec un homme de +50 ans (Coucou Yann Moix) ? La réponse est "non, jamais" pour 67% des sondées.