Et si on faisait l'amour (à moitié) habillés ?

Quand les températures passent la barre du zéro, l'idée de finir nu comme un ver devient glaçante. J'ai testé pour vous garder mon tee-shirt, ma culotte, ne pas retirer le pantalon de mon homme et encore moins sa chemise pour faire l'amour. C'était terriblement excitant. Démonstration.

Et si on faisait l'amour (à moitié) habillés ?
© Gleb TV - 123RF

Aujourd'hui, je crois pouvoir dire que nous faisons l'amour tout nus la plupart du temps. Les préliminaires nous déshabillent, que l'on soit en pleine après-midi ou en deuxième partie de soirée. Parfois, j'ai toujours mon soutien-gorge et mon tee-shirt, et je pense simplement que l'homme a la flemme de me les retirer. Il faut reconnaître que j'aime me sentir nue et le sentir nu avec moi, parce que nos peaux qui se touchent, parce que la sensualité. Il arrive aussi que l'homme garde son pantalon aux chevilles, ce qui ne me semble pas très glamour, mais ça, ça survient quand nous commençons à nous toucher dans le canapé ou la voiture. Ce n'est pas tous les jours.

Garder un peu de matière… sexy

J'ai donc commencé à réfléchir au sujet un jour où une amie m'a dit que garder des chaussettes hautes au lit, c'était bien (pour cacher ses poils au mollet), tout en avançant que ça avait un côté sexy. Je n'ai pas de chaussettes hautes et aucun intérêt à en garder des basses : je n'ai pas de poils aux orteils. Mais c'est vrai, visuellement parlant, il est intéressant de garder un peu de ses vêtements parce que certains vêtements nous excitent. Si j'aime l'homme en costard – parce que je le trouve sexy – alors j'aime qu'il me fasse l'amour en costard. Et lui, de la même façon - parce qu'il aime ce que mon décolleté suggère – aime me faire l'amour face à cette suggestion, l'impression de se servir tout en gardant ses pensées fantasmatiques. J'ai aimé sa chemise ouverte toujours présente (j'ai l'impression d'être sa cheffe), il a aimé mes collants baissés.

Habillés, le sexe semble urgent...

Dimanche, il garde son pantalon au niveau des chevilles au lit alors qu'on peut très bien le balancer dans la pièce. On a l'impression de faire l'amour à la va-vite, comme si nous étions dans les toilettes d'un bar ou le cagibi de belle-maman. Et c'est excitant. Non pas de penser à belle-maman, mais d'avoir le sentiment qu'il faut faire vite. Autrement dit, nous sommes en plein "quick sexe". On se prend, on se saute dessus, on a tellement envie qu'on n'a pas le temps de déshabiller, on veut aller à l'essentiel et on y va. Pas besoin d'être dans un endroit "à risque", avec la peur de se faire prendre, et pas besoin non plus de regarder sa montre, parce que tout ça est simulé. On joue le quick sexe sans être dans le quick sexe, c'est plutôt intense. 

... et inattendu

En restant à moitié habillés, on a le sentiment que le rapport sexuel n'était pas prévu. Qu'est-ce qu'on fait là ? L'amour. On a l'impression de gagner du temps au temps, de se surprendre. Alors que oui, on avait très envie de s'acoquiner, on le savait, on a simplement gardé nos vêtements et tout change. On pourrait très bien être en courses, au boulot ou en train de faire le ménage, parce qu'on est fagoté pour, mais non, on a une toute autre activité, regarde. C'est ça, qu'on aime : changer les codes, faire du ski en maillot de bain ou une tarte sans pâte. 

Entretenir un peu de mystère

Le vêtement est un mystère. Etre à moitié habillés, c'est ne se dévoiler qu'à moitié. Ce qui laisse une grande place à l'imaginaire. Il touche mes seins sans les voir, je me blottis contre son torse en espérant le respirer du mieux possible. En missionnaire, il décale juste ma culotte pour se faire une entrée, il a beau savoir ce qui se cache dessous, ses yeux en sont privés, il a même la sensation d'avoir bravé quelques interdits. C'est terriblement excitant, je ressens la même chose quand son pénis sort de son caleçon sans que je ne m'y attende vraiment. On peut dire qu'on n'a "rien vu venir" et d'ailleurs on ne voit toujours rien, alors on rêve, on imagine, on veut voir, on se frustre gentiment donc on s'excite terriblement.

En conclusion, faire l'amour à moitié habillés alors qu'on a le choix d'être nus, c'est existant, parce qu'on va plus vite, parce qu'on a le sentiment de surprendre, parce que l'autre nous excite dans sa tenue du jour et parce qu'on n'a pas réellement l'habitude de partager plaisir et vêtements. Et pour qu'on n'ait jamais trop l'habitude, la prochaine fois on fera l'amour tout nus, avec en prime le plaisir de redécouvrir nos corps.