Amour : sommes-nous toutes des gourdes ?

"Adam et Eve au pays des gourdes" : voici le titre d'un livre qui nous a interpellées. Ecrit par Valérie Lamour, ce guide avance que les femmes sont bien souvent de parfaites gourdasses en amour ! Pourquoi ? Qu’est-ce qu’on a fait ? On a interviewé l’auteur afin d’en savoir plus, parce qu'on n’est pas du genre à se laisser faire.

Amour : sommes-nous toutes des gourdes ?
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Il est tout neuf, tout beau, il s'appelle Adam et Eve au pays des gourdes, aux éditions Marabout. Devant un titre pareil, et une quatrième de couverture nous informant faire partie de la famille des gourdes, nos yeux se sont grand ouverts. Nous, des gourdes ? Comment ça ? Pour l'auteur, nous les femmes, confondons bien souvent prince charmant et pervers charmeur. Nous rêverions de grands sentiments tandis que les hommes n'idéaliseraient pas autant l'amour. Résultat : on souffre et il est temps que l'on change de comportement face au sexe opposé.
Nous avons plongé très rapidement dans ce guide, avec une certitude : il va falloir appeler l'auteur. Pourquoi mettre ainsi les hommes et les femmes dans des cases et appuyer sur une soi-disant incompatibilité de départ, qu'il faudrait contourner en modifiant nos comportements ? Pourquoi dire que les femmes sont naïves et que les hommes en profitent ? Pourquoi prétendre que l'on rêve du grand amour tandis qu'ils ont besoin de sexe, que c'est comme ça et pas autrement ? Et pourquoi ce serait à nous de changer ? Cliché et décourageant. On a demandé à Valérie Lamour de nous expliquer tout ça. Précisions en une rencontre.

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Le Journal des Femmes : Selon vous, nous sommes (presque) toutes des gourdes en amour. Qu'est-ce que ça signifie ?
Valérie Lamour : Nous sommes en effet un peu gourdes, et pour certaines beaucoup. Dans le sens où nous ne savons pas faire la différence entre le désir qu'un homme porte sur nous et les sentiments qu'il peut avoir pour nous. Autrement dit, nous ne savons pas repérer ce qu'un homme a à nous offrir ! Pour reconnaître un mec potentiellement intéressé par notre personnalité et non nos fesses, il faut apprendre à patienter et observer. S'il lâche vite l'affaire, rien de grave, il ne voulait que de la gaudriole. S'il patiente un peu, il est réellement troublé. 

Nous avons tendance à ne pas prendre ce temps nécessaire, et c'est ainsi que nous acceptons beaucoup de situations confuses, pas claires ou floues, alors que nous savons très bien que ce n'est pas bon pour nous. Pourquoi aller chercher de la tendresse dans un lit ? Pourquoi croire toutes les belles paroles d'un charmeur ? C'est en ça que nous sommes parfois des gourdes. Il faudrait simplement juger les actes amoureux, dans le temps, avant de s'ouvrir et s'abandonner, ce que nous faisons trop vite, en recherche permanente d'un lien amoureux. Nous finissons déçues, lésées.

Donc être célibataire ou enchaîner les échecs amoureux, c'est la faute à un comportement de gourdasse ?
Oui. On manque de discernement et du coup on tombe et on attire des goujats qui profitent de notre naïveté, notre innocence et notre manque de clairvoyance.

Mais pourquoi les gourdes, ce serait nous ?! Et non pas les hommes ?
Les hommes sont des gourdes, mais plus tard dans la relation. Ils deviennent gourdes lorsqu'ils tombent réellement amoureux. On peut alors en faire ce qu'on veut. Nous sommes toutes et tous des gourdes à un stade de l'histoire !

D'après vous, nous serions romantiques et eux n'idéaliseraient pas l'amour. Nous voudrions des sentiments, eux des fellations. N'avez-vous pas l'impression de véhiculer des clichés en mettant les hommes et les femmes dans des cases ?
Non ! Je révèle des choses jamais écrites sur le rapport homme femme, parce que je suis une femme à la différence de John Gray, auteur des Mars et Venus. Je n'ai pas la même vision, ni la même logique. Deuxièmement, j'écris le fondement de ma vision à travers les témoignages de mille personnes, rencontrées lors de mes séances de coaching. Les deux genres sont bien différents, donc on peut dire qu'ils sont, biologiquement et via leurs comportements, dans des cases bien opposées. Mais je n'aime pas cette expression de "case", je ne l'emploie jamais. Nous sommes différents, mais plus que complémentaires. La nature est bien faite. À nous de savoir ce qui nous différencie vraiment et quels sont les moyens pour chacun de s'adapter à l'autre afin de vivre heureux et complices. Je donne le mode d'emploi précis de notre cher mâle et du coup comment se comporter pour obtenir une très belle relation. 

Et pourquoi ce serait à nous de nous comporter autrement ?
Car les hommes ont beaucoup de difficultés à se remettre en question et n'ont absolument pas notre faculté d'adaptation ni notre intuition pour sentir ce qui ne va pas. Ils sont plus bruts de fonderie. Les femmes possèdent ce don de caméléon, il leur est donc plus facile d'ancrer de nouveaux comportements, ainsi tout le monde est heureux.

Donc on doit devrait faire tout le boulot ?
C'est ainsi... Vous ne pourrez pas les forcer à changer... Ou alors bonjour les conflits sans cesse et surtout bon courage !

En conclusion, qu'est-ce qu'on prend ? Le courage ou le changement ? On vote pour le premier choix, et vous ?

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