Rencontre : le détail sur lequel je ne m'attarde plus

Ces filles ont un point commun : elles ont toujours bloqué sur un petit détail lors de leurs rencontres amoureuses. Trop petit, trop jeune, trop de fautes d'orthographe... Jusqu'au déclic. Elles nous racontent comment elles sont passées au-delà de leur exigence. Et ça nous fait réfléchir.

Rencontre : le détail sur lequel je ne m'attarde plus
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"Il dit oui à tout", Solène, 32 ans
Je suis vraiment bloquée dès que je rencontre un garçon gentil qui me dit "oui" à tout et "comme tu veux". J'ai besoin d'un peu de répondant.
Ce qui m'a débloquée : ma mère m'a dit un jour "Tu préférerais un homme qui n'écoute pas tes besoins ?". Non, mais je ne veux pas qu'il écarte les siens. Ca m'a fait réfléchir, je me suis dit que les gentils avaient à "50%" tout bon et que c'était déjà ça. Depuis, j'ai rencontré quelques hommes au caractère un peu "trop doux" et je suis passée au-dessus. Je peux certifier une chose : avec le temps, ils s'imposent ! La plupart des gentils attendent d'être en confiance pour oser s'affirmer.

"Il est trop petit", Mélanie, 30 ans
Combien de fois j'ai répété cette phrase ? Certes je suis très grande, mais c'est fou, ils sont toujours trop petits. Je demande toujours aux garçons leur taille sur internet avant de les voir.
Ce qui m'a débloquée : un homme m'a répondu "Je chausse du 43 pourquoi ?" et ça m'a fait sourire. Alors j'ai tenté de le rencontrer en vrai, il était plus petit que moi, mais je l'ai vite oublié (on était assis, ça aide un peu). J'ai passé un si bon moment qu'en partant, j'ai compris qu'on s'en fichait de la taille. On est toujours ensemble, je ne pense plus à "nos tailles" et si ça arrive, je me dis juste qu'il chausse du 43 et moi du 40.

"Trop de fautes d'orthographe", Camille, 29 ans
Chez moi, c'est rédhibitoire. Si on discute en ligne et que l'homme fait des fautes, je suis bloquée. Et si on se rencontre en vrai et que tout se passe bien, j'appréhende le premier message…
Ce qui m'a débloquée : une amie orthophoniste m'a dit un jour que certaines personnes étaient sujettes à la dysorthographie, c'est-à-dire qu'elles ne font pas la différence entre un v et un f, elles n'arrivent pas à retranscrire ce qu'elles entendent et pourtant elles n'ont aucun dysfonctionnement ou autre… Alors même si tous ceux qui font des fautes ne sont pas dans ce cas et qu'un "salut sa va" me rebute encore, ça m'a fait prendre du recul. Je me sens beaucoup plus indulgente aujourd'hui.

"Trop jeune", Marie, 30 ans
J'ai trente ans et l'impression que tous les hommes de mon âge sont casés. Je rencontre souvent des garçons plus jeunes que moi et je ne veux pas m'aventurer comme si on ne pouvait pas s'entendre, se comprendre...
Ce qui m'a débloquée : Etienne m'a dit qu'il avait trente-deux ans, on s'est lancés dans un début d'histoire. Jusqu'à ce que je découvre au bout d'un mois qu'il avait trois ans de moins. Ca ne se voyait pas et évidemment je lui en ai voulu. Jusqu'à ce que je réalise que c'était bien bête de bloquer à cause de ça, parce qu'on s'entendait très bien. Nous ne nous sommes pas revus, mais désormais je sais qu'on s'en fiche un peu de la date de naissance. Comment j'ai pu toutes ces années brandir mon critère "non mais moi je veux qu'il ait minimum un an de plus…" ?

"Encore un gamin", Elise, 29 ans
Je cherche un homme sérieux, j'ai envie de construire une histoire durable avec quelqu'un de responsable. Et j'ai la sensation de ne tomber que sur des "hommes enfants" qui s'amusent comme des fous, ne comptent pas leurs sous, vivent en collocation…
Ce qui m'a débloquée : mon amie Sarah a un peu le même blocage que moi. On en discute souvent. Je crois que j'ai compris que s'arrêter à ça était un peu bête le jour où Sarah a fait tout un monde d'un homme qui vivait encore chez ses parents alors qu'il avait l'air très bien. En m'entendant lui dire que c'était ridicule de ne pas aller plus loin et de passer à côté d'une belle histoire, j'ai réalisé que je perdais aussi de belles occasions.

"Il n'est pas mots doux", Leslie, 31 ans
J'aime les garçons qui sont à l'aise avec les mots tendres, j'ai besoin d'en entendre. Alors si au bout de quelques rendez-vous, ça ne vient pas, j'arrête tout, persuadée que je vais manquer de preuve d'amour à la longue.
Ce qui m'a débloquée : observer ma sœur et son mec. Lui, il n'est pas très mots d'amour. Même pas du tout. Je crois que ma sœur n'a jamais eu droit à un "ma chérie". Et pourtant, elle est comme moi, elle a besoin d'être rassurée. Elle me dit souvent qu'elle a appris grâce au comportement de son homme que l'amour ne se disait pas forcément, qu'on le devinait à travers des gestes, une attitude, un quotidien…

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