Six bonnes raisons de ne plus espionner mon e-prétendant sur LinkedIn

On aime bien "googleliser" sa target avant l'ultime face à face. De fil en aiguille sur la Toile, on finit par tomber sur son profil LinkedIn. Si cette fouille ne servait à rien et n’apportait que des déconvenues ? Six bonnes raisons d’arrêter.

Six bonnes raisons de ne plus espionner mon e-prétendant sur LinkedIn
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Parce je n’aime pas quand les mecs font ça
Ce sous-titre ressemble à une réplique de cour de récré "ne fais pas aux autres ce que tu n’aimerais pas qu’ils te fassent" mais dans les cours de récré, on ne dit pas que des conneries. Pour preuve, quand un homme consulte notre profil LinkedIn, ça nous agace un peu. On l’imagine dans le jugement, lui qui commente chaque ligne de notre CV derrière son ordinateur (bien, pas bien, intelligente, là elle s’y croit). On a le sentiment qu’il n’attend pas la surprise réelle, la magie du face à face et pire, on se demande s’il ne va pas annuler d’une seconde à l’autre notre rendez-vous parce qu’en 1995, il est inscrit que l'on a effectué notre stage de troisième au téléphone rose.

Parce qu’une photo de plus sera peut-être une photo de trop
(Si on n’a jamais vu de photo de notre prétendant, on a droit à une dérogation.) Si on l’a déjà découvert sous toutes les coutures - ou presque - sur Tinder, Adopte ou autre, on peut se priver d’un portrait supplémentaire et inutile, où monsieur aura la tronche d’un mec hyper sérieux entre la photo du passeport et le cliché d’un Noël à la maison de repos de Mamie. Sur Tinder, on en prenait plein la vue avec ses selfies duckface et son torse au soleil. Oser regarder une photo LinkedIn tue-l’amour, c’est prendre le risque qu’elle surgisse pendant le sexe. Oui, c’est toujours la pire photo qui survient quand on est au lit.

Parce que j’aurai moins de surprise en vrai
Si on fouille son LinkedIn de A à Z, on lui demandera tout de même – parce que c’est poli – ce qu’il fait dans la vie. Mais lors de sa réponse, on sera simplement occupée à vérifier qu’il ne ment pas et pire, on n’aura aucune question à lui poser puisqu’on aura déjà  épluché chaque ligne de son CV, cherché l’histoire de sa boîte et les définitions de "IT administrator", "Docsis Engineer" ou "Digital Manager Doctor of SEO de climat Auvergnat" (parce qu’il fait un métier qu’on ne comprend pas, mais on adore l’Auvergne). C’est quand même dommage de savoir qu’il passe tous ses dimanches au Ping-Pong et que ses copains le recommandent en compétence "cuisine" avant même qu’il ne nous l’annonce.

Parce que j’oublie de me mettre en navigation privée (et mes copines aussi)
On a beau se concentrer, on fait toutes l’erreur de surfer sur le profil de Julien Durand en étant connectée en tant que Julie Randu (nous quoi). A ce moment-là, on a peur, on efface même l’historique des fois que ça marche. Le pire survient quand une copine, curieuse, recherche notre Julien Durand via Google Images grâce à nos indications et se retrouve sur sa page CV sans réaliser qu’elle est visible. Maintenant, on craint de passer pour une folle furieuse, espionne, qui prévient toutes ses copines de sa moindre rencontre. Puis on craint que Julien Durand nous fasse la remarque, parce qu’en vérité, on est un peu une folle furieuse, espionne, qui prévient toutes ses copines de sa moindre rencontre.

Parce que ses collègues sont sûrement très jolies
Une fois sur sa page, LinkedIn nous propose de visiter les profils de ses collègues. Sauf que. On s’aperçoit très vite que ses collègues ne sont en vérité que des filles. Elles sont blondes, elles ont des gros seins, elles semblent parfaites avec des titres de job plus longues que leurs jambes. En voyant ça, on est persuadée d’être inintéressante, on perd confiance et on projette déjà notre vie commune avec lui : je l’attends dans le canapé devant Money Drop, l’homme n’est toujours pas rentré du boulot et deux heures plus tard, enfin là, il me répond qu’il avait une très très très grosse réunion. Les collègues, ça fait toujours flipper.

Parce que je me retrouve à payer
Non, non, non, on n’aime pas l’idée qu’il décortique notre profil mais par contre, on aime bien l’idée qu’il ait légèrement fouillé. Juste un petit passage qui prouve son intérêt. Un clic à la va-vite. Une envie d’en savoir un peu plus sur nous, mais pas trop. Du coup, quand LinkedIn nous dit que 28 personnes ont visité notre profil mais qu’il faut payer pour connaitre leur identité, on est tenté de regarder le prix. Ensuite, on est tenté de payer. Ensuite, on est tenté de valider. On devait payer quarante euros par mois, mais on ignore pourquoi on se retrouve à payer un forfait annuel en une seule fois. Ça fait cher la rencontre, il nous reste à espérer qu’il paie le resto samedi (et les dix suivants).

Bon, et parce qu'au fond on le sait, LinkedIn, Viadeo, Facebook et la trentième page de Google Images ne nous apprendront jamais rien de plus, ou plutôt rien de mieux, que ce que notre e-prétendant a à nous raconter lui.

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