"Je m'attendais à tout sauf à ça" : Marine et Quentin étaient très heureux jusqu'à ce qu'il lui dise la vérité...
Leur alchimie est immédiate, électrique, évidente, mais...
J'ai rencontré Quentin l'année de mes 30 ans. Nous étions tous les deux à la même terrasse d'un bar et nos deux groupes ont sympathisé. Comme les conversations s'entrecroisaient, en quelques minutes, nos tables n'en formèrent qu'une et je me retrouvais assise à côté de Quentin. Nous avons commencé à parler et j'ai immédiatement senti quelque chose de particulier. Le courant qui passait entre nous était électrique, mêlant la tension sexuelle et la complicité naturelle. Nous avons passé la soirée collés l'un à l'autre, à rire de tout et de rien. Avant de nous quitter, nous nous sommes embrassés, comme deux adolescents habités par une passion commune.
La naissance d'une relation idyllique
Pourtant, je ne voulais pas que ça aille plus loin ce soir-là. Quelques mois avant, j'avais vécu une rupture difficile et je m'étais promise de ne plus avoir de relation juste pour éviter d'être seule. Le prochain serait le bon, j'en étais persuadée. Je souhaitais donc prendre mon temps mais dès le lendemain de notre rencontre, nous avons commencé à nous envoyer des messages et quelques jours plus tard, nous prenions un verre ensemble. Dès que je l'ai revu, j'ai ressenti la même électricité que la première fois. Je le trouvais beau et incroyablement drôle. Nous avions les mêmes références culturelles, le même humour, les mêmes goûts musicaux… nous parlions la même langue. Nous nous sommes à nouveau embrassés pour nous dire au revoir et avons fixé un second rendez-vous. Cette fois, nous avons opté pour un restaurant intimiste. Il a passé la soirée à me faire les yeux doux, à me caresser la main et à me couvrir de compliments. J'étais sur un petit nuage. J'avais très envie de lui, alors après le dîner, je l'ai invité chez moi. Nous avons fait l'amour avec passion. C'était doux et enflammé.
Suite à ça, les choses sont allées très vite. Nous avons commencé à nous voir une fois par semaine, puis deux, parfois trois. Nous pouvions aussi bien faire des activités sportives, nous retrouver pour le déjeuner ou passer une nuit d'amour. J'adorais passer du temps avec Quentin, car chaque moment était unique, comme neuf et surprenant. J'ai vécu cette relation idyllique pendant plusieurs mois, jusqu'à "la soirée de la désillusion". Quentin venait d'arriver à la maison pour un dîner en amoureux. Dès le début, il était étrange. Je crois que c'était la première fois que je le voyais anxieux. Il semblait tendu, avait le teint pâle. Il me demanda de m'asseoir en me disant qu'il avait quelque chose de très important à me dire. Je comprenais que ce n'était pas une bonne nouvelle… Mais je m'attendais à tout, sauf à ça. Il m'avoua qu'il était marié depuis 10 ans avec une femme qui s'appelait Carole. Sur le coup, j'ai trouvé ça tellement improbable que j'ai explosé de rire. Je lui ai demandé si c'était une blague. En baissant les yeux, il me répondit que non. J'ai mis quelques secondes à réaliser qu'il était très sérieux. Quentin était marié et ça faisait des mois qu'il me le cachait.
Le choc
J'étais tellement sous le choc que je n'ai même pas réussi à formuler la moindre réponse. J'avais des bourdonnements dans les oreilles et l'impression que mes jambes se dérobaient sous mon poids. Quentin m'expliqua qu'il s'était marié très jeune avec Carole. C'était son amour de jeunesse. Notre relation avait ensuite chamboulé son existence, elle lui avait permis de prendre conscience qu'il n'était plus amoureux de sa femme. Il avait de l'affection pour elle, mais ses sentiments étaient devenus de l'amitié. Quentin avait voulu m'en parler des dizaines de fois, mais il n'y parvenait pas.
"Je suis restée prostrée chez moi pendant deux jours entiers"
Et plus le temps passait, plus il savait que je lui en voudrais trop pour le pardonner. En parallèle, il essayait de quitter sa femme, mais avait tout aussi peur de la souffrance qu'il lui infligerait. Il s'était enfermé dans un mutisme, une double vie faite de mensonges. Après de longs mois, il avait réussi à rompre avec Carole.
Je l'ai laissé parler de longues minutes. Plus je l'écoutais, plus j'avais du mal à croire ce que j'entendais. Sans le savoir, j'étais la maîtresse d'un homme marié depuis plusieurs mois. Le choc fut tel que j'étais paralysée. Je ne ressentais aucune émotion, j'étais juste vide. Une fois ses aveux terminés, je lui ai demandé de rassembler ses affaires et de quitter mon appartement. Je suis restée prostrée chez moi pendant deux jours entiers. J'ai fini par appeler une amie qui est immédiatement venue me réconforter. Tout doucement, j'ai reconnecté avec mes émotions. La tristesse est d'abord arrivée : pendant des jours, je passais mes soirées à pleurer. Puis, ce fut la colère. Quentin m'a écrit de très beaux messages que je n'ai pas ouverts. Un soir, j'ai pris mon courage à deux mains, je les ai lus et je lui ai envoyé une réponse qui résumait toute la rage que j'avais accumulée. Il s'est à nouveau excusé, il voulait se racheter.
Aujourd'hui, presque un an après cette horrible soirée, je ne vois plus Quentin. Je sais qu'il a divorcé et qu'il espère que je le pardonne. Il me manque terriblement mais dès que j'imagine le revoir, je suis prise d'une immense tristesse. L'accumulation de mensonge m'empêche de pouvoir lui refaire confiance et sa lâcheté a détruit l'image que j'avais de lui. Alors que je le croyais fort et loyal, je le trouve désormais pitoyable. Je ne peux pas prédire ce que l'avenir me réserve mais je ne pense pas pouvoir le pardonner un jour. Si j'ai un conseil à donner aux personnes perdues dans leur mariage, c'est avant tout de faire preuve d'honnêteté envers soi-même et envers ceux qu'on aime. Car je crois que tout est surmontable en amour, sauf la perte de confiance en l'autre.