"J'ai divisé mon salaire en deux, mais un projet qui fait sens n'a pas de prix"

Auparavant directrice du développement marketing et communication dans le secteur privé, Florence Provendier, 47 ans, dirige aujourd'hui l'association de parrainage " Un Enfant par la Main ". Rencontre avec une femme engagée au parcours atypique.

"J'ai divisé mon salaire en deux, mais un projet qui fait sens n'a pas de prix"
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 f © Un Enfant par la Main

"Permettre aux enfants démunis de devenir des adultes autonomes et responsables" : c'est le cap que se donne "Un Enfant par la Main" depuis 22 ans. L'association présente dans seize pays, en Afrique, en Amérique Latine et en Asie, fédère 7500 parrains et donateurs fidèles, qui contribuent à aider 40 000 enfants et familles à travers le monde. Membre du réseau international ChildFund Alliance, elle s'inscrit aux côtés de partenaires sur le terrain et de communautés locales afin de réduire la pauvreté et d'améliorer les conditions de vie des enfants et de leurs familles.

Comment soutenir Un Enfant par la Main

JournalDesFemmes.com : Vous étiez cadre dirigeante dans une entreprise privée : comment est venue l'envie de rejoindre Un Enfant par la Main ?
Florence Provendier : Un jour en effet, j'ai quitté mon entreprise, je me suis retrouvée seule avec deux enfants et je me suis dit : "après avoir travaillé 25 ans, qu'est-ce que j'ai vraiment envie de faire ?" Depuis toute petite, je fais du bénévolat. Très vite, j'ai compris que je voulais encore travailler pour une cause à laquelle je crois. Je me suis donnée un an pour trouver du travail dans une ONG. Puis, quand j'ai été claire sur mon nouveau projet professionnel, J'ai fait marcher mon réseau. Cela fait plus d'un an que j'ai pris la direction d'Un Enfant par la Main et je sais que c'était la bonne décision !

En passant du privé à l'ONG, considérez-vous avoir "changé de vie" et si oui pourquoi ?
Florence Provendier : Je travaille toujours autant, voire plus, d'autant que je suis passée de grosses organisations, où les fonctions supports étaient conséquentes, à la direction d'une PME où il faut tout faire avec très peu de moyens. Malgré le fait que j'ai divisé mon salaire par deux, et là je remercie mes enfants d'en avoir accepté les conséquences dans leur quotidien car ce ne fut pas évident pour nous tous dans un premier temps, s'investir dans un projet qui fait sens, qui donne à des enfants la possibilité de se construire un avenir, n'a pas de prix. De surcroît travailler au sein d'une association qui appartient à un réseau de solidarité internationale, sur des problématiques telles que l'éducation et les droits de l'enfant est tout à fait passionnant.

Monter sa propre structure ou s'investir dans une structure existante : dans quelle mesure vous êtes-vous posé cette question ?
Florence Provendier : La question ne s'est pas posée en ces termes. Mon projet professionnel au moment où j'ai choisi de changer d'orientation s?énonçait et s'énonce toujours de la façon suivante : mettre mes ressources personnelles et mes compétences professionnelles au service d'une organisation qui place l'humain au cœur de son développement dans l'intérêt de toutes les parties prenantes.

Pourquoi Un Enfant par la Main et quelles sont vos prochaines actions phare ?
Florence Provendier : Les enjeux liés à la mission ont fait sens : développer l'association afin qu'elle gagne en autonomie pour permettre à un maximum d'enfants démunis de devenir des adultes autonomes et responsables. Je n'ai pas hésité une seconde à relever ce défi.

Plus Un Enfant par la Main grandira, plus l'association pourra aider des enfants démunis à devenir des adultes autonomes et responsables. Notre ambition se décline autour de trois objectifs pour les années à venir :

 Recruter de nouveaux parrains pour permettre à un maximum d'enfants de bénéficier de leur soutien. Le parrainage est un mode de solidarité qui permet d'accompagner dans la durée - en moyenne 10 à 12 ans - les enfants bénéficiaires et leur village.

 Rechercher des financements auprès du public, des partenaires privés et institutionnels pour soutenir les projets sur les territoires où nous agissons

 Promouvoir les droits de l'enfant, grâce à la campagne de plaidoyer "Free From Violence".

Quels conseils donneriez-vous à des femmes qui seraient sur le point de se lancer ?
Florence Provendier : L'herbe n'est pas plus verte ailleurs ! En revanche, quand on est en phase avec ses valeurs, et que l'on peut faire ce que l'on aime, c'est du bonheur.

Voir le témoignage de la comédienne Isabelle Carré, marraine d'un enfant :