Amélie Dias : "Dans la vie, c'est grâce au sport que je me dépasse le plus"

Ce qui anime Amélie Dias ? Transmettre à sa communauté (plus de 50 000 personnes sur Instagram) sa passion pour le sport et le bien-être. Rencontre avec une jeune femme inspirante.

Amélie Dias : "Dans la vie, c'est grâce au sport que je me dépasse le plus"
© Amélie Dias photographiée par Mehdi El Mabrouk

Comme 20 024 personnes, Amélie Dias sera sur la ligne de départ du Marathon pour tous, le 10 août 2024. La jeune femme, qui s'est mis à la course à pied il y a trois ans, a accepté de raconter au Journal des Femmes ce que le sport a changé dans son quotidien. Et ce qui la motive à se fixer sans arrêt de nouveaux objectifs.

Journal des Femmes : Pouvez-vous vous présenter ?
Amélie Dias :
Je suis bordelaise d'origine, installée à Paris depuis 7 ans et pour être honnête, je ne pensais pas rester si longtemps dans la capitale. Plus jeune, j'ai suivi des études de communication et de commerce. J'ai ensuite été assistante commerciale, puis directrice d'une boutique dans la food avant de débuter en tant que créatrice de contenu mode et beauté. Au début, je le faisais uniquement pour le plaisir du partage, ce n'était pas du tout mon métier. Et puis j'ai décidé de me lancer à temps complet, même si c'était vertigineux parce que jusque-là, j'avais besoin de mon confort et d'être rassurée financièrement.

Quel était votre rapport au sport quand vous étiez plus jeune ?
J'ai toujours aimé ça ! J'ai grandi avec deux frères et deux cousins fans de foot, donc j'ai beaucoup joué avec eux. En plus, j'ai fait de la gymnastique artistique jusqu'à mes 15 ans, un peu de boxe, aussi. Et puis lorsque j'ai commencé mes études, j'ai arrêté d'avoir une activité physique, parce que je n'arrivais pas à tout conjuguer : je devais travailler pour gagner de l'argent, donc j'avais moins de temps… En 2015, j'ai quitté Bordeaux pour aller vivre à Barcelone. À cette époque, j'ai beaucoup fait la fête, j'avais un rythme de vie très différent et j'ai pris 12 kilos. J'ai finalement recommencé le sport avec de la muscu en 2018.

À partir de quand est-ce devenu essentiel dans votre vie ?
Dès lors que ton image est une partie de ton métier, tu fais de plus en plus attention à toi, parce que tu veux pouvoir t'aimer quand tu te vois sur ton téléphone. Au départ, donc, c'était esthétique, parce que je ne voulais pas me détester à l'écran. Il faut bien avoir en tête que les créateur-rice-s de contenu se confrontent à leur aspect physique du matin au soir, lors du montage de leurs vidéos ou de l'édition de leurs photos… Aujourd'hui, si j'aime autant le sport, c'est surtout pour mon bien-être mental et pour l'aspect social. Je vis des expériences et je rencontre des gens que je n'aurais jamais croisés autrement ! Par ailleurs, d'un point de vue professionnel, de plus en plus de marques me contactent pour que je parle d'elles à travers le sport. Récemment, l'une d'entre elles m'a demandé d'intégrer des crèmes solaires dans ma routine sportive, par exemple.

Qu'est-ce que le sport a changé dans votre quotidien ?
J'aime tout particulièrement la sensation de plénitude que j'éprouve juste après m'être dépensée. Peu importe le mood dans lequel je suis lorsque j'attaque ma séance, j'oublie progressivement tous mes soucis. Mais pour être franche, au départ, ce n'était pas naturel d'intégrer le sport dans mon quotidien. Il y a encore un an et demi, lorsque je faisais le planning de ma semaine, je me forçais à y inscrire mes sessions de sport pour être sûre de les faire. Désormais, je n'ai plus besoin de les mettre, parce que c'est ancré dans toutes mes journées, que ce soit le matin, le midi ou le soir. C'est devenu un automatisme, que je sois en vacances, en week-end ou que j'aie un emploi du temps ultra chargé. Et puis, je dois le dire, j'ai rencontré Mehdi [El Mabrouk, ndlr], mon compagnon, grâce au sport en 2019. Il était alors coach sportif. Depuis cinq ans, il me pousse dans mes retranchements, il m'a appris la discipline et à donner le meilleur de moi-même.

Le sport a-t-il eu d'autres conséquences sur votre routine ?
Par rapport à ma vie barcelonaise, j'ai fait un virage à 360 degrés. À l'époque, je ne mangeais aucun légume, j'accompagnais tous mes repas de sodas, je buvais de l'alcool… En 2019, je suis passée par une phase de restriction pour perdre du poids. Aujourd'hui, je ne compte pas les calories, mais mon alimentation est beaucoup plus saine qu'avant. De toute façon, il n'y a pas de secret : si tu veux des résultats, il n'y a rien de facile…

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Amélie Dias avant une course en 2024 © Mehdi El Mabrouk

Et dans votre travail de créatrice de contenu ?
J'ai commencé à parler de sport sur Instagram lorsque je me suis mise à la course à pied, il y a 3 ans. Au début, je voulais que mon profil garde son esthétique mode et je ne montrais mes entraînements qu'en story. J'avais même créé un compte dédié, afin d'éviter de polluer le feed des personnes qui me suivaient pour les autres aspects de mon quotidien. Dorénavant, ça fait tellement partie de ma vie que je poste fréquemment sur le sujet, ce qui m'a d'ailleurs permis de gagner des abonné-e-s. À l'inverse, désormais, c'est la mode qui engage le moins ma communauté !

Dans quel état d'esprit abordez-vous votre pratique ?
Ce que j'explique aux personnes qui me suivent sur les réseaux ou qui écoutent mon podcast [Tes New Besties avec Fiona Oslo, ndlr], c'est que j'ai toujours aimé me lancer des défis, me challenger. Le sport, c'est ce qui me permet de me pousser le plus, de me dépasser pour atteindre de nouveaux objectifs. Ce qu'il faut garder en tête ? C'est inutile de comparer ses résultats à ceux des autres, le plus important, c'est que chacun-e fasse de son mieux. Par exemple, lorsque quelqu'un-e me dit : "Je veux faire un 10 km en 1h15", je trouve ça génial. En ce qui me concerne, il y a 5 ans, je n'arrivais pas à courir plus de 2,5 km…

Quelle a été la course la plus dure à laquelle vous avez participé ?
Je dirais que c'est l'édition 2024 du 10 km Adidas à Paris. J'étais partie dans un bon état d'esprit, mais je ne sais pas si c'est la chaleur, la fatigue, mes récentes vacances… Dès le troisième kilomètre, je n'avais plus de souffle et un dénivelé de 8 % m'attendait cinq kilomètres plus loin. Résultat, j'ai été en zone ronge pendant plus de 80 % de la course. Ce qui ne m'a pas empêché de battre mon record personnel sur la distance ! A posteriori, je retiens que la préparation physique est importante, mais qu'il faut aussi s'armer mentalement. Et puis, se rappeler qu'il y a des jours avec et des jours sans.

Et la plus belle ?
C'était aussi un 10 km de Paris, l'une des toutes premières courses à laquelle j'ai participé. Mehdi m'a accompagné et des ami-e-s ont parcouru les derniers kilomètres avec moi. C'est magique, quand tes potes comprennent ta passion et te soutiennent !

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Amélie Dias à l'entraînement © Mehdi El Mabrouk

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre prochain défi ?
Le 10 août, je participerai au Marathon pour tous, organisé par Orange en parallèle de Paris 2024. À 21 heures, nous serons 20 024 participant-e-s à nous élancer sur le tracé officiel du marathon des Jeux olympiques. Ce sera la toute première fois que je parcourrai cette distance mythique et si Orange ne m'avait pas proposé de dossard, je ne l'aurais jamais fait.

Comment vous y préparez-vous physiquement et mentalement ?
Je cours cinq fois par semaine. J'alterne les endurances fondamentales, les séances de fractionné et le travail d'allure. Quand j'ai des jours off, j'ajoute des sessions de musculation haut du corps, pour l'esthétique, et je fais aussi deux entraînements spécifique running. C'est excitant de tout mettre en place pendant plusieurs mois pour se sentir le mieux possible le jour de la course. Et pourtant, parfois, ce n'est pas facile de suivre son plan d'entraînement avec rigueur, la motivation manque, le corps ne suit pas...

Vous faites partie d'un crew créé par l'équipementier Nike [comme l'auteure de ces lignes, ndlr]. Pouvez-vous nous expliquer de quoi il s'agit ?
J'ai été contactée quelques jours avant de partir en vacances en Australie pour un projet autour du tout premier 10 km organisé par le PSG, en 2023. Nike a monté une équipe composée d'une vingtaine de créateur-rice-s de contenu, streameur-euse-s et journalistes autour de l'amour du sport et du running. Depuis un an, Maxime Krantz et Maé Gouëlleu, nos coachs, nous entraînent deux fois par semaine chez Gymate, le studio fondé par Justin Galvez dans le centre de Paris. Après le 10 km du PSG, nous avons préparé notre deuxième challenge : quatre jours de trail dans la neige à Chamonix. En 2024, nous avons participé au semi-marathon de Lille, puis une partie de l'équipe est allée s'entraîner trois jours à Rambouillet. Le Marathon pour tous est notre dernière course ensemble. Cette team Nike est une belle expérience, elle m'a permis de créer des liens avec des gens d'univers très différents.


Quels sont vos prochains buts dans le sport ?
Il y a cinq ans, c'était de travailler avec Nike, et c'est désormais chose faite ! Donc si je dois rêver, je dirais que faire une campagne d'affichage avec cette marque, ce serait génial. D'un point de vue performance, j'aimerais améliorer mes temps sur 10 km et semi-marathon. Et puis un mois après le Marathon pour tous, je participe à un trail de 33 km, l'Infernal des Vosges. À suivre…