Qui est Mathilde Gros, cette ancienne basketteuse française prodige du cyclisme sur piste ?
À 25 ans, Mathilde Gros est l'un des grands espoirs de médaille française aux Jeux olympiques de Paris. Retour sur le parcours peu commun de cette spécialiste du cyclisme sur piste.
Le hasard fait parfois bien les choses. Mathilde Gros peut en témoigner. La Française de 25 ans aurait pu passer à côté de sa vocation si le destin n'avait pas décidé de s'en mêler. Née le 27 avril 1999 dans le Nord-Pas-de-Calais, la jeune fille se passionne pour le basketball dès l'âge de 3 ans. Un sport qu'elle adore et qui la mènera jusque sur les bancs du Pôle espoir d'Aix-en-Provence en 2012. Mais sa vie va prendre un tout autre tournant après être montée, pour s'amuser, sur un vélo d'intérieur équipé d'un capteur de watts : "Les données qui en sont ressorties étaient impressionnantes, de par mon âge et mon inexpérience à vélo", explique Mathilde Gros au site Olympics.com.
L'amour au deuxième regard
Repérée par la Fédération française de cyclisme, l'ancienne basketteuse décide de tenter crânement sa chance dans l'espoir de participer aux Jeux olympiques de Tokyo en 2020. Mais ses débuts sur une selle sont compliqués : "Je n'aimais pas le vélo avant, ça ne m'intéressait pas, je ne regardais pas non plus le Tour de France à la télé… Je faisais juste quelques sorties en VTT avec mon père pour me changer de la course à pied dans ma préparation, mais ça ne me réussissait pas", raconte-t-elle dans une interview pour Docdusport.com. L'athlète s'accroche et apprivoise sa nouvelle discipline. Un an après, elle devient championne de France du 500 m junior, alors qu'elle n'a pas encore atteint l'âge pour évoluer dans cette catégorie. Un talent hors norme qui ne va que se confirmer. Dès l'année suivante, la jeune femme rafle deux titres européens chez les juniors, mais aussi ses premiers titres de championne de France chez les Élites (du keirin et sur 500 m). La machine est lancée.
À la recherche du déclic
Mais les attentes sur celle que l'on qualifie déjà de prodige de la discipline sont nombreuses. Trop nombreuses ? Aux championnats du monde d'Aperdoorn en 2018, la Française se fait éliminer au premier tour du keirin et en huitième de finale de la vitesse. "Une claque" pour Mathilde Gros. Trois ans plus tard, pour ses premiers Jeux olympiques à Tokyo, elle prend cette fois la neuvième place de la vitesse et termine treizième du keirin. Et si la marche à franchir était finalement trop haute ? Celle qui rêve de l'or olympique depuis ses 8 ans n'est pas prête à renoncer.
Sur la route de Paris 2024
Les sacrifices et le travail finiront par payer. En octobre 2022, elle s'adjuge finalement son premier titre mondial de vitesse sur la piste du vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines, là même où les Jeux de Paris 2024 se tiendront et où elle s'entraîne tous les jours depuis 2017. "C'est le plus beau moment de ma vie. J'avais l'impression que j'avais des ailes", raconte Mathilde Gros dans le reportage Les yeux dans les Jeux. Pour retrouver une trace d'un tel exploit dans le sport féminin français, il faut remonter vingt-trois années en arrière avec le sacre de Félicia Ballanger. Une nouvelle pierre placée sur le chemin des Jeux olympiques de Paris où la cycliste se présentera sur la ligne de départ avec un seul métal dans son viseur : le plus doré de tous.