Le jour où Laura Flessel a déjoué tous les pronostics pour remporter l'or olympique
Le 21 juillet 1996, Laura Flessel a inscrit son nom dans l'histoire olympique en remportant le tout premier titre à l'épée féminine.
Une journée pour marquer l'Histoire de son sport. Avant l'édition 1996, l'épée féminine n'a jamais été au programme des Jeux olympiques. L'escrimeuse qui remportera le titre à Atlanta restera à jamais la première. Un petit jeu auquel les Françaises ont très envie de jouer. Et de gagner. Parmi les meilleures épéistes, on trouve Valérie Barlois, 26 ans, numéro 2 mondial. Et Laura Flessel, 24 ans, que la première a battu lors de la dernière coupe du monde à Cuba : "Disons que je n'étais pas dans les pronostics de beaucoup ! Je n'étais pas vraiment attendue. J'étais 3ème mondiale, mais tout le monde disait que c'était exceptionnel, que c'était en quelque sorte mécanique que je sois aussi haut", expliquera plus tard Laura Flessel à l'Équipe.
La veille de la compétition, l'escrimeuse guadeloupéenne soigne chaque détail de sa préparation. Cinq matchs l'attendent, le 21 juillet 1996. Laura Flessel sait qu'une finale contre sa compatriote est probable. Mais pour y arriver, elle doit commencer par se défaire de quatre autres prétendantes au titre : une Italienne au premier tour, une Ukrainienne au second, une Hongroise en quarts de finale et une autre en demi-finale. Les victoires s'enchaînent. Il est l'heure de faire face à son destin. Et c'est bien l'autre Française qu'elle affrontera dans sa quête d'or olympique.
Duel au sommet
Très rapidement, Laura Flessel prend les devants de la finale et inscrit ses premières touches. En moins d'une minute, elle mène déjà 3 à 0 et asphyxie son adversaire. Le combat continue, l'escrimeuse française est déterminée et concentrée sur son objectif. 11 à 4. Pour remporter le titre olympique, elle doit encore marquer à quatre reprises. Mais Valérie Barlois n'a pas dit son dernier mot. Elle remonte au score. 12-10. Seulement deux points les séparent désormais. L'heure du réveil pour la Guêpe. Elle raconte à l'Équipe : "Quand elle est revenue, je ne me suis pas désunie, j'ai juste été patiente. J'ai joué avec le temps. J'ai fini par reprendre l'ascendant, parce que je n'étais pas impatiente de finir. C'est ce qui m'a sauvé. Quand on se frustrée, c'est qu'on n'accepte pas la réalité. Moi, la réalité, je l'avais acceptée. J'avais signé pour ne pas perdre." Laura Flessel marque deux touches et n'est plus qu'à un point de l'or.
L'assaut final verra les deux femmes se neutraliser. Double touche. 15-12. Laura Flessel est championne olympique. Elle retire son masque, pousse un cri et salue son adversaire, les arbitres et le public présent. Sa joie est contenue : "C'était une finale franco-française, je savais que je n'allais pas hurler ma joie devant Valérie, ce n'était pas ma nature. Après, avec la famille, oui. Mais sur le coup, il y avait ce respect vis-à-vis d'elle." Sur le podium, les adversaires d'un jour feront finalement éclater leurs sourires. Pour cette première olympique, la France aura plus que jamais brillé. Trois jours plus tard, Laura Flessel et Valérie Barlois seront de nouveau côte à côte et se partageront cette fois la médaille d'or, en remportant l'épreuve d'épée féminine par équipes.