Le travail, c'est la santé : pas (toujours) pour les femmes
Une énième inégalité entre les genres vient s'ajouter à la liste déjà longue. Les femmes qui travaillent plus de 40 heures par semaine présenteraient plus de symptômes de dépression que les autres, selon une étude britannique de l'Université Queen Mary de Londres. Les hommes seraient moins sujets à ce phénomène et ce, peu importe le nombre d'heures de travail effectuées.
Les femmes qui font des heures supplémentaires présentent plus de symptômes associés à la dépression (7,3%) que celles qui travaillent entre 35 et 40 heures par semaine. C'est ce que révèle l'étude menée par la doctorante Gill Weston pour l'université Queen Mary de Londres, publiée en février 2019. Ce résultat peu étonnant devient complètement surprenant lorsque l'on y ajoute une précision : si les femmes craquent lorsqu'elles travaillent plus de 40 heures par semaine, les hommes, eux, sont beaucoup moins sensibles à la dépression et au trop-plein de boulot. Une semaine de travail de plus de 40 heures n'a donc pas le même effet sur un homme que sur une femme. En revanche, les week-ends travaillés augmentent les risques de dépression pour les deux genres.
Les femmes dépriment : la faute à la charge mentale ?
"L'auteure principale de l'étude explique que cette différence pourrait en partie s'expliquer par les attentes de la société concernant les rôles que doivent tenir les femmes et les hommes" explique RTL. Dans Women In The World, la chercheuse donne des éléments de réponse à ce résultat surprenant : "Même si nous ne pouvons pas en déterminer les causes exactes, nous savons que de nombreuses femmes s'occupent d'avantage des tâches domestiques à la maison". Il est vrai que pour la plupart des mères de famille, une deuxième journée commence une fois arrivée au foyer. Préparer à manger, s'occuper des enfants, faire le ménage : des stéréotypes qui ont la dent dure mais cachent une (grande) part de vérité. Le syndrome de la charge mentale est souvent l'apanage de la gent féminine.
Une étude misogyne, vraiment ?
La doctorante à l'initiative de cette étude veut tout simplement faire réfléchir les employeurs aux conséquences de la pression qu'ils peuvent exercer sur les employés. Ici, on ne pointe pas du doigt la fragilité de la gent féminine mais plutôt le manque d'attention des patrons. Gill Weston, explique, selon RTL : "J'espère que ces résultats les inciteront à soutenir les femmes qui travaillent beaucoup ou de "façon irrégulière, mais sans restreindre leur capacité à travailler quand elles le souhaitent".