Elles risquent la flagellation pour avoir porté un pantalon

Amnesty International tire la sonnette d’alarme dans un communiqué concernant le sort de dix Soudanaises. Jugées pour le port de "tenues indécentes" par les autorités, ces femmes risquent quarante coups de fouets.

Dix femmes ont été arrêtées dans la capitale soudanaise, Khartoum, le 25 juin dernier pour "tenues indécentes". Leur tort ? Avoir porté un pantalon ou une jupe. Il n'est pourtant pas rare de voir des femmes au Soudan habillées de cette manière, mais la loi les soumet à un libre-arbitre sexiste.
L’organisme Amnesty International pointe du doigt cette arrestation discriminatoire dont elles ont été victimes, mais aussi le caractère despotique du code pénal soudanais. En effet, derrière l’accusation "tenue indécente" qui se trouve dans l’article 152 du Code pénal soudanais de 1991, on peut y lire que quiconque : "commet un acte indécent, un acte qui viole la moralité publique ou porte des vêtements indécents" peut écoper d’une "peine maximale de quarante coups de fouet".
A aucun moment le terme "vêtement indécent" n’est défini plus précisément, ce qui permet aux autorités soudanaises d’exploiter leur système judiciaire comme bon leur semble. C’est donc sur une accusation immotivée que ces dix femmes ont été arrêtées en face de l’église évangélique baptiste où elles avaient assisté à une cérémonie. Elles comparaîtront les 13, 16 et 17 juillet prochain. L’une d’entre elle, âgée de seulement 17 ans sera jugée devant un tribunal pour mineur.
A travers son communiqué officiel, Amnesty International appelle les autorités soudanaises à abroger ce "crime" de "tenue indécente" écrit tel quel dans le Code pénal qui bafoue le droit des femmes.
Cette histoire fait directement écho à la polémique des jeunes femmes marocaines qui ont été poursuivies pour "outrage à la pudeur" puis finalement innocentées pour avoir porté une jupe. 

© Aleksandar Mijatovic