Congo : des dizaines de fillettes violées, la sorcellerie désignée coupable

À Kavumu, au Congo, de nombreuses petites filles, de 6 mois à 11 ans, se font violer par des hommes qui s'introduisent chez elles en pleine nuit.

Enlevées chez elles, des dizaines de fillettes congolaises subissent régulièrement des violences sexuelles. Dans la petite ville de Kavumu, en face du Rwanda, des hommes viennent les kidnapper en pleine nuit. Ils s'introduisent chez les habitants pour capturer leur proie et l’emmènent ensuite pour la violer sauvagement, comme le raconte Slate. Au petit matin, ils la ramènent chez elle ou la laissent parfois entre la vie et la mort.
Si la petite fille est encore vivante, elle doit souvent être hospitalisée d'urgence pour recevoir des soins adaptés "parce qu'un pénis ou un objet quelconque aura écrasé ses organes tout au fond de son corps", relate le site internet.
Certaines des fillettes doivent alors être transférées dans l'établissement du Dr. Denis Mukwege pour les victimes de violences sexuelles. En un an, près de 35 d'entre elles ont eu besoin d’une "chirurgie lourde" dès leur entrée à l’hôpital, d’autres ont dû y rester des mois pour traiter de lourds traumatismes.
La pire : les auteurs de ces agressions sont inconnus. La justice n’a pour l'heure pas pu identifier les responsables de ces abominations et ce malgré l'implication de l'ONU et de plusieurs associations.
Face à ce manque de réactivité, les locaux cherchent eux-mêmes les coupables et vont jusqu'à monter de théories hallucinantes. Alors que la magie noire fait partie des croyances populaires au Congo, Slate explique qu'une rumeur désigne la sorcellerie comme responsable : "Faire du mal à des enfants peut être considéré comme un moyen pervers de s'attirer la fortune." Une autre piste est également envisagée : celle des soldats "bourreaux-victimes". Ces militaires de l'armée congolaises auraient été renvoyés chez eux sans suivi psychologique et seraient devenus de véritables barbares en l'absence de traitement de leur stress post-traumatique.
Qu'importe l'hypothèse retenue, le plus important est de faire cesser ces pratiques inhumaines et d'en condamner les responsables.

Photo d'illustration non contextuelle © Sylvie Bouchard - Fotolia.com