Enlevée par Boko Haram, elle raconte l'horreur

Saa, 18 ans, a été enlevée par les terroristes de Boko Haram en avril dernier, avant d'arriver à s'échapper. Presque un an après, elle se souvient de son rapt et somme la communauté internationale d'agir au Nigéria.

Réchappée de l'enfer. C'est ainsi que l'on pourrait parler de "Saa" (prénom d'emprunt), 18 ans, Nigériane enlevée par Boko Haram. La jeune femme faisait partie des 270 lycéennes capturées par la secte islamiste en avril dernier. Interviewée par Le Monde, elle se souvient de cette terrible nuit. "Il était presque minuit. J’étais avec mes camarades dans l’hôtel où nous résidions. Des tas d’hommes sont arrivés en criant, ils étaient armés et certains portaient des tenues militaires. Nous ne savions pas qu’ils appartenaient à Boko Haram, mais quand ils nous ont demandés où étaient les garçons, nous avons compris que c’était eux. Nous ne savions pas ce qu’ils allaient faire de nous."
Elle explique ensuite comment, avec une amie, elle est parvenue à échapper aux terroristes. Embarquée contre son gré dans un camion avec les membres du groupe armé, "Saa" a fait preuve de beaucoup de courage. "Je me suis dit que je préférais mourir plutôt que d’aller quelque part avec Boko Haram. Alors j’ai sauté." Aidées par un berger, les deux étudiantes seront finalement ramenées à leur famille.
Aujourd'hui, la jeune femme s'est réfugiée aux Etats-Unis, où elle continue ses études dans l'espoir de devenir médecin. Mardi 24 janvier, elle a pris la parole au Sommet de Genève pour les droits de l'homme et la démocratie afin d'alerter sur la situation dans son pays : "Au Nigeria, le gouvernement ne protège pas les gens contre les violences de Boko Haram. Aucune action sérieuse n’a été faite pour libérer les 230 filles encore capturées. Il faut que la communauté internationale intervienne pour les rendre à leurs familles !"