Simone Gbagbo soulève une vive polémique lors de son procès

Lundi 23 février, Simone Gbagbo s’est rendue à son procès pour "atteinte à la sûreté de l’Etat", à Abidjan, en Côte d'Ivoire. L’épouse de l'ancien président Laurent Gbagbo a prononcé une forte critique du gouvernement ivoirien actuel et aussi de la France.

Lundi 23 février se déroulait le procès de Simone Gbagbo pour "atteinte à la sûreté de l’Etat". Cela faisait quatre ans que l’ex-Première dame ivoirienne n’avait pas fait d’apparition publique, depuis son arrestation en avril 2011. Elle s’est livrée à une critique très amère du régime ivoirien actuel et de la France. Son arrivée au tribunal et ses propos ne sont pas passés inaperçus. Les avocats de Simone Gbagbo avaient demandé l’annulation de son procès, mais la cour a rejeté cette requête, selon l’AFP.
Mme Gbagbo est donc arrivée calme et sereine au palais de justice d’Abidjan-Plateau. Selon l’AFP, elle était vêtue d’une robe en pagne à motifs vert et marron et portait quelques bijoux. Celle que l’on surnomme la "Dame de fer" ivoirienne a adressé un grand sourire aux journalistes avant de déclarer à la barre, au côté d’un de ses avocats Me Dadjé: "À l'heure où je vous parle, je ne sais pas exactement quels sont les actes matériels qu'on me reproche" et d’ajouter: "Laurent Gbagbo est le vainqueur de la présidentielle de 2010." Visiblement, Simone Gbagbo conteste toujours avec ferveur la victoire d’Alassane Ouattara, président de la Côte d’Ivoire depuis le 6 mai 2011. L’arrivée de l'épouse de Laurent Gbagbo à la barre était donc sous le signe d’une vive polémique. Rappelons que la victoire de l’actuel président de l’Etat, Alassane Ouattara, en 2011 sur le président sortant Laurent Gbagbo, avait provoqué de sanglants affrontements entre les deux partis (plus de 3000 morts en 5 mois).
Un flot de critiques contre la France a alors débuté. Au cours de la crise postélectorale de 2011, la France s’en est prise à Laurent Gbagbo pour qu’il soit renversé. "De quoi le président Sarkozy se mêle-t-il ?", s’est interrogée l'ex-Première dame. Selon elle, l'armée a "bombardé la résidence présidentielle pendant une dizaine de jours alors qu'aucune résolution de l'ONU ne lui donnait ce pouvoir", comme le rapporte l’AFP.
Simone Gbagbo est la dernière des 83 accusés d’un long procès pour "atteinte à la sûreté de l’Etat" à être écoutée. Elle est aussi accusée de "crimes contre l’humanité" par la Cour pénale internationale. Pour les mêmes raisons, son époux sera jugé en juillet 2015.