Iran : un an de prison pour avoir voulu assister à un match de volley

Supporter une équipe de volley-ball peut coûter cher en Iran. Ghoncheg Ghavami, jeune Irano-britannique de 25 ans, en fait actuellement l'amère expérience. Arrêtée en juin 2014 à Téhéran pour avoir tenté d'assister à un match, elle vient d'être condamnée à un an de prison.
Elle avait été interpellée alors qu'elle participait à un rassemblement de femmes désirant se rendre à une rencontre de la Ligue mondiale de volley-ball entre l'Italie et l'Iran. Sauf que l'accès aux compétitions sportives masculines est interdit aux femmes dans le pays. La raison officielle : le comportement obscène de certains supporters. Le chef de la police nationale, le général Esmail Ahmadi Rohani avait alors déclaré à l'AFP que "la mixité dans les stades n'est pas encore dans l'intérêt général".
Libérée quelques heures plus tard, la jeune femme avait été interpellée une nouvelle fois pour, selon un responsable judiciaire, des raisons qui n'avaient aucun rapport avec le sport. Etudiante en droit, elle venait de rentrer en Iran après avoir grandi en Angleterre. Depuis quelques mois, elle avait commencé à fréquenter des militants pour les droits de l'Homme. Ghoncheh Ghavami est maintenant détenue à la prison d'Evin depuis 126 jours dont 41 en cellule d'isolement. 
Dans un communiqué publié dimanche 2 novembre, l'ONG Amnesty International a qualifié ce verdict d'"épouvantable". Avant d'ajouter : "Il est scandaleux que cette jeune femme soit emprisonnée tout simplement pour avoir pacifiquement affirmé que les Iraniennes sont victimes de discrimination en Iran."
Le pays a une nouvelle fois été critiqué, vendredi 31 octobre 2014, au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies pour son nombre élevé d'exécutions. Selon l'ONU, au moins 500 personnes sont mortes des suites d'une condamnation en 2013.