"Erna de fer" ou la victoire des conservateurs norvégiens

Après huit années au pouvoir, la gauche norvégienne a perdu les élections législatives et a cédé sa place au parti conservateur mené par la matrone Erna Solberg.

Un changement "sans révolution". Ce sont les mots d'Erna Solberg, pressentie pour prendre les rênes de la Norvège. Son surnom, "Erna de fer" lui vient de son caractère ferme et de son tact sans faille qui lui ont permis de remporter les élections législatives. 
"Aujourd'hui, les électeurs ont donné avec leurs scrutins une victoire électorale historique aux partis bourgeois", s'est-elle félicitée. C'est le commencement d'une alternance en Norvège après huit ans du pouvoir détenu par la gauche. Le Premier ministre travailliste Jens Stoltenberg a concédé sa défaite.
Le scandale du massacre commis par Anders Behring Breivik il y a deux ans sur l'île d'Utoya avait fait 77 morts et a fortement marqué les esprits car le tueur était autrefois membre du parti. Après le rendu public du rapport d'une commission d'enquête concluant que le massacre aurait pu être évité, Jens Stoltenberg a vu son image écornée.
Pour Erna Solberg, c'est la consécration après des années d'une carrière consacrée à la politique. Députée à 28 ans, elle accède à ce siège après de longues années d'études en science politique et en économie. Entre 2001 et 2005, elle devient ministre des collectivités locales. "Mariée et mère de deux enfants, Erna Solberg a élargi la base de l'électorat conservateur et redonné aux Norvégiens le goût de voter pour un parti jugé jusqu'alors un peu poussiéreux et guindé", commente l'Agence France-Presse. 

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Erna Solberg © Heiko Junge/AP/SIPA