Fleur Pellerin, star en Corée du Sud

Si Fleur Pellerin n'était jamais revenue dans la péninsule depuis son adoption, quand elle était encore bébé, la ministre française âgée de 39 ans est toujours perçue comme une enfant du pays et les médias sud-coréens lui ont réservé, ce week-end, un accueil digne des plus grandes vedettes.

Fleur Pellerin, ministre de l'Innovation, des PME et de l'Economie numérique, est arrivée samedi en Corée du Sud où elle est vue comme une icône nationale depuis son entrée en 2012 au gouvernement français. Elle effectue ce déplacement en compagnie de Nicolas Dufourcq, directeur général de la Banque publique d'investissement (BPI), de David Appia, président de l'Agence française pour les investissements internationaux (AFII), ainsi que d'une vingtaine d'entreprises françaises."D'un point de vue personnel, il est vrai que je suis enthousiasmée", a déclaré Mme Pellerin dans un entretien publié par le quotidien Chosun Ilbo.
Mme Pellerin n'était jamais retournée Corée du Sud depuis son adoption, à six mois, dans un orphelinat, par un couple de Français."Je suis très fière de venir en Corée du Sud en temps que membre du gouvernement français", a-t-elle ajouté.
Elle doit rencontrer plusieurs personnalités politiques, dont la présidente Park Geun-Hye, son Premier ministre, la ministre de l'Egalité hommes/femmes et le maire de Séoul.
Nouvelle Technologies. Fleur Pellerin espère, aussi, à l'occasion de rendez-vous avec les dirigeants des groupes Samsung et LG ou encore de Hyundai Motors, convaincre les conglomérats du pays de venir investir plus massivement dans l'Hexagone.

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Fleur Pellerin enflamme la Corée du sud © Eric DESSONS/JDD/SIPA

Mais au pays du Matin calme, on s'intéresse surtout aux origines de Mme Pellerin. Fiers du parcours sans faute de Jim Yong-kim, président de la Banque mondiale, comme des victoires de la golfeuse Michelle Wie, les Sud-Coréens sont sensibles à la carrière politique de notre juriste et technocrate socialiste. La nomination de Fleur Pellerin au sein du gouvernement de François Hollande au printemps 2012 avait fait la Une de la presse - qui avait même révélé son nom de naissance, Kim Jong-suk - et qui, depuis, l'a érigée en symbole national, en tant que première personne d'origine coréenne à accéder à un tel niveau de responsabilités en Enrope. Dans une nation où seuls comptent les liens du sang, la télévision lui a consacré des émissions spéciales. Mais Fleur Pellerin ne parle pas le coréen et a clairement indiqué qu'elle n'avait pas l'intention d'essayer de retrouver la trace de ses parents biologiques.

Mariée à Laurent Olléon, conseiller d'État, qui fut chargé, il y a vingt ans, par François Hollande d'une mission sur l'attractivité économique en Corrèze, cette intellectuelle enragée de "culture" a une fille, Bérénice, âgée de 9 ans, issue d'un premier mariage.

Après la Corée du Sud, Fleur Pellerin doit se rendre au Japon, où cette titulaire d'un bac franco-allemand à 16 ans (puis Essec-Sciences Po-Ena dans la foulée) avait passé un an en stage.