L'ex-femme de Marc Dutroux entre au couvent, sans repentir

Michelle Martin, la complice du meurtrier pédophile belge Marc Dutroux a été accueillie mardi soir chez les sœurs clarisses après avoir bénéficié d'une libération anticipée malgré les protestations des familles des victimes. Choquant ?

Après avoir purgé 16 des 30 années de prison auxquelles elle avait été condamnée, Michelle Martin, 52 ans, est arrivée cette nuit chez les soeurs clarisses de Malonne, près de Namur qui ont accepté de l'héberger pour une durée indéterminée malgré les critiques qui ont fusé de toutes parts. Un comité d'accueil composé d'une cinquantaine de personnes a exprimé son hostilité, criant "A mort!" ou "protégeons nos enfants".

Emoi de la population

Sa remise en liberté conditionnelle a provoqué de fortes réactions dans un pays durablement marqué par "l'affaire Dutroux", la pire affaire criminelle de son histoire récente qui, au-delà de l'horreur des faits, avait mis en lumière de profonds dysfonctionnements au sein de la police et de la justice.

Vices et novice

Ancienne institutrice, Michelle Martin avait été arrêtée pendant l'été 1996, en même temps que Marc Dutroux, dont elle a divorcé en 2003. Elle a été reconnue coupable d'avoir activement participé aux séquestrations par son ex-mari de six fillettes en 1995 et 1996. Quatre en sont mortes, dont deux de faim après avoir été emmurées dans la cave d'une maison du couple, près de Charleroi.

Hospitalité monastique et principe de miséricorde

Michelle Martin est toujours considérée comme "la femme la plus haïe" du pays. Mais "elle souhaite se racheter vis-à-vis de la société", a affirmé son avocat, Me Thierry Moreau. Son projet de réinsertion a convaincu la dizaine de soeurs clarisses qui ont une longue tradition d'accueil des personnes vulnérables. "Madame Martin est un être humain capable, comme pour nous tous, du pire et du meilleur (...) Nous croyons donc que tabler sur le meilleur d'elle-même n'est pas de l'inconscience de notre part", a justifié soeur Christine, l'abbesse du couvent.

michelle martin compagne dutroux
Michelle Martin lors de son procès aux Assises d'Arlon, le 8 mars 2004. © ISOPRESS/SIPA

Quel sera son quotidien ?

Michelle Martin, qui serait devenue très pieuse, ne fera pas partie intégrante de la communauté mais elle devrait participer aux tâches communes comme l'entretien du potager ou la cuisine. Elle pourra se rendre à l'extérieur, avec toutefois l'interdiction de se déplacer dans les deux régions où elle a vécu avec son ex-mari.

Sans rentrer dans les ordres, elle devra respecter une totale discrétion

Elle devra également répondre à toute convocation de la justice et signaler tout changement d'adresse éventuel, sous peine de retourner en cellule. Elle devra reprendre la thérapie entamée en détention et ne pourra pas établir de contacts avec les médias. Elle sera obligée d'indemniser ses victimes, chose qu'elle n'a pas encore faite.

Investissement

Selon le site lesoir.be, la surveillance et la protection de Michelle Martin nécessiteront qautre policiers à temps plein. Le coût total mensuel de cette opération est évalué à 120 000 euros, en plus des 736 000 euros que sa détention a coûté.

 

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