Gaëlle, 33 ans, journaliste freelance

En solitaire

 "J'ai passé mon Bac littéraire option Maths en 1996, année où les Spice Girls ont explosé. Sauf que moi je préférais la rebelle attitude d'Alanis Morissette. Pas une année évidente car je venais de déménager de Millau dans l'Aveyron pour débarquer au Lycée Saint-Sernin de Toulouse, un peu perdue. Je me souviens du premier jour d'examen, le lundi 17 juin, avec l'épreuve tant redoutée de Philo, coefficient 7 ou 8. Je n'étais pas spécialement stressée. Mon objectif, ce n'était pas le Bac mais la mention, car je voulais intégrer une classe préparatoire. J'ai décroché la mention Bien, alors que j'avais obtenu Très Bien au Bac blanc. J'ai toujours été meilleure aux entraînements ! Il faut dire que je n'avais plus vraiment la tête à bosser en juin. Je n'avais qu'une idée en tête : les week-ends de plongée sous-marine en Espagne. Et le plongeur qui allait avec. Je regrette une seule chose : avoir regardé les résultats sur le minitel, avec ma cousine, dans la chambre de mes parents, sans goûter à la joie collective... Il faut dire que je m'étais plantée: au lieu d'aller consulter les résultats au lycée du Mirail, l'établissement excentré où j'avais passé les épreuves, je me suis rendue à mon lycée habituel, celui dans lequel j'ai enchaîné ensuite avec Hypokhâgne-Khâgne. A côté, la Terminale m'a parue terriblement cool !"