La mairie de Champigny aurait validé un pacte sordide entre une victime de violences et son bourreau

À Champigny, un fonctionnaire aurait certifié un document des plus douteux. Il s'agit d'un arrangement dans lequel un homme reconnaît avoir levé la main sur sa compagne et lui demande de renoncer à toute poursuite judiciaire.

La mairie de Champigny aurait validé un pacte sordide entre une victime de violences et son bourreau
© Philippe Halle

Une jeune femme originaire du Val-de-Marne, que Le Parisien a renommée Sarah pour préserver son anonymat, aurait subi des violences de la part de son ex-compagnon pendant plus de 6 mois. "A la moindre parole, c'était des coups", déclare-t-elle, avant d'ajouter : "Que des claques, au début. Pas de fractures". Mais le 2 février, une énième dispute de couple devient fatale. "On se retrouve face à face et je lui mets une grosse tarte main ouverte en plein visage. Elle tombe par terre. Moi, je sors de la pièce", déclare son ex-compagnon, appelé Matthias, alors placé en garde à vue. 

La mairie de Champigny aurait validé un pacte sordide 
Fracture des os et 30 jours d'ITT
, le diagnostic du médecin fait froid dans le dos. C'en est trop pour Sarah, qui décide de se rendre à la mairie de Champigny pour tirer la sonnette d'alarme. Le 4 février, Sarah, son ex-compagnon et la mère de celui-ci viennent faire signer un écrit au contenu glaçant. Dans cette lettre, la jeune femme s'engage à renoncer à toute poursuite judiciaire en échange de l'assurance que le jeune homme ne lève plus la main sur elle et "renonce à l'autorité parentale" sur leur futur enfant. Encore plus invraisemblable, ce donnant-donnant sordide est validé par la mairie et tamponné par le fonctionnaire qui les reçoit. 

Il faut attendre dix jours pour que Sarah se rende au commissariat de Champigny, le 12 février, malgré les menaces de représailles de son ex-conjoint. Dix jours qui auraient pu lui être fatals. "Si je n'avais pas porté plainte, je serais sans doute morte", a-t-elle expliqué.

Son compagnon a été condamné à dix-huit mois d'emprisonnement, dont douze ans de prison ferme pour violences volontaires. Il a été écroué dans la foulée. En ce qui concerne le fonctionnaire qui aurait validé le pacte sordide, une enquête administrative a été ouverte pour "connaître les tenants et les aboutissants de cette affaire".