Kiki, Zézette, Foufoune : quand les parents censurent la vulve
Comment aborder les interrogations des enfants autour du sexe ? Selon une étude britannique, 44% des parents préfèrent les surnoms aux termes scientifiques pour évoquer les parties génitales. Un choix qui peut avoir de graves conséquences...
Très tôt, les enfants se posent des questions liés à leur corps et à celui de leurs camarades. S'il est toujours compliqué de parler de sexe, de près ou de loin, à son enfant, il vaut mieux que l'éducation sexuelle démarre à la maison plutôt qu'ailleurs... Néanmoins, un sondage mené par Eve Appeal, une association britannique contre les cancers gynécologiques auprès de 1 175 parents, révèle qu'ils sont 44% à ne pas utiliser les bons mots, à savoir "vagin", "vulve", pour désigner les parties génitales féminines. Ce sont des termes régressifs ou des euphémismes à l'instar de "foufoune", "kiki", "minou" qui sont préférés.
Un problème de vocabulaire
Ce que l'association veut pointer du doigt, c'est que ce manque de vocabulaire peut causer des troubles chez l'enfant, une fois adulte ou même durant la puberté. Si les termes exacts ne sont pas connus, l'enfant ne pourra pas connaître son corps et se soigner correctement, voire il pourra se sentir honteux par rapport à cette partie de son anatomie qu'il ne connaît pas bien.
Or, toujours d'après le sondage de l'organisme Eve Appeal, 22% des sondés "ont avoués se débrouiller pour ne jamais avoir à désigner les parties intimes féminines devant leur fille".
Pour 31% des parents interrogés, les termes anatomiques sont vus comme "inappropriés" : ils estiment qu'ils ne doivent être utilisés qu'avec des filles de 11 ans minimum.
Aujourd'hui, il existe des livres qui permettent de parler plus facilement de sexe aux enfants, mais le plus gros du travail doit être orchestré par les parents.