Marlène Schiappa: son combat contre les mutilations sexuelles féminines

Marlène Schiappa, secrétaire chargée de l'Egalité hommes-femmes, a rendu public son plan de lutte contre les mutilations sexuelles féminines, le 21 juin 2019 à la Maison des Femmes, en Seine-Saint-Denis. L'excision est un fléau qui concerne près de 60 000 femmes en France selon le gouvernement.

Marlène Schiappa: son combat contre les mutilations sexuelles féminines
© CELINE BREGAND/SIPA

La bataille est lancée. Le 21 juin 2019, Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité hommes-femmes, et Adrien Taquet, secrétaire d'Etat chargé de la Protection de l'Enfance, se sont rendus à la Maison des Femmes, une association basée en Seine-Saint-Denis, qui lutte contre les violences faites aux femmes et accompagne les victimes vers la voie de la réinsertion. Le plan contre l'excision et les objectifs se dessinent donc peu à peu. En partenariat avec l'ONU, le gouvernement français a pour but d'éradiquer l'excision, qui consiste en une ablation partielle ou totale du clitoris, sur son sol mais également dans le monde. 

Plan national contre l'excision : les points importants

 - Une meilleure prévention : Pour lutter contre ce fléau, la secrétaire d'Etat compte mettre les bouchées doubles côté prévention. Un "guide pratique" sera mis à disposition des professionnels de la santé pour leur indiquer la procédure à suivre pour aider au mieux les victimes mutilées. Avec l'appui des rectorats, préfets, associations et agences régionales de santé, un partenariat sera mis en place sur les territoires les plus touchés par les mutilations sexuelles féminines pour un meilleur signalement. Dans les maternités, des données seront désormais collectées pour "mieux quantifier et localiser" les risques d'excision. Un moyen de mettre à neuf les chiffres nationaux sur l'excision, vieux de 2004 ! 
"Aucune tradition ne pourrait être invoquée" pour justifier de telles atrocités, a déclaré Marlène Schiappa. Aussi, si une famille est visée par une enquête de tentative de mutilation, un rappel à l'ordre sera de mise pour "avertir les parents […] sur les risques pénaux encourus" qui sont de 10 ans de prison et 150 000 euros d'amende, a indiqué la politicienne. Dans ce cas précis, la jeune femme pourra se voir soumettre un examen médical à son retour de son pays d'origine (Sénégal, Mali, Côte d'Ivoire, Guinée et Burkina Faso), où la majorité des victimes sont excisées.  
 

 - Une prise en charge des victimes améliorée : Marlène Schiappa entend prendre en charge les victimes de mutilations sexuelles de manière "mentale et sexuelle". Pour cela, la Maison des Femmes, où la chirurgie réparatrice est possible, bénéficiera du soutien de l'Etat. 

 - Plus d'aides financières : Marlène Schiappa a révélé que les organismes associatifs de soutien aux victimes d'excision bénéficieront d'une revalorisation des aides de l'Etat. L'association Excision, Parlons-en se verra accorder une hausse de 300% des subventions. La Fédération GAMS, qui lutte contre les mariages forcés et les mutilations sexuelles féminines, elle, aura droit à une hausse de 95% des aides du gouvernement.
Plusieurs organismes de lutte contre les mutilations et violences faites aux femmes dont l'ONG Equipop, la Fédération GAMS, le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français et l'association Excision, Parlons-en, ont dit leur engagement en signant un partenariat avec le gouvernement. L'objectif de ce plan national est de faire de la France un exemple en matière de lutte contre l'excision et de réduire à néant le nombre de victimes dans le monde d'ici 2030