Afrique du Sud : une bourse d’études contre sa virginité

Dudu Mazibuko, maire d’Uthukela en Afrique du Sud, a mis en place le Maiden’s Bursary Awards, qui accorde à seize étudiantes des bourses à une seule condition : rester vierge.

Afrique du Sud : une bourse d’études contre sa virginité
© michaeljung

En Afrique du Sud, des étudiantes auront la "chance" de bénéficier d'aides financières pour leurs études si elles prouvent leur virginité. Telle est la décision de Dudu Mazibuko, la maire d'Ukhutela. Son porte-parole, Jabulani Mkhonza, a d'ailleurs précisé à AP que cette mesure était prise pour encourager "les jeunes filles à rester pures, ne pas devenir sexuellement actives et se concentrer sur leurs études." Des tests de virginité vont être mis en place, au début de chaque semestre et à chaque retour de vacances, pour établir si oui ou non, les bourses pourront être réattribuées jusqu'à l'obtention du diplôme.
Les tests vérifieront si l'hymen des jeunes filles est déchiré, "symbole" de la perte de la virginité. Aberrant quand on sait qu'une simple pratique du sport suffit à sa modification. De plus, les victimes de viols ne pourront pas en bénéficier. Dudu Mazibuko a expliqué à la BBC que cette décision permettrait de "réduire les risques de MST, de SIDA et de grossesses non désirées". Une mesure vivement critiquée auprès de la BBC par les défenseurs des droits des femmes. Plusieurs d'entre eux regrettent que la sexualité puisse être un frein à l'enseignement.
Les conditions d'obtention de cette bourse sont "dégradantes" et "discriminatoires" pour Amnesty International, puisque les garçons ne sont pas concernés. Sans compter que la question de la contrainte est soulevée. Les frais de scolarité ont augmenté en Afrique du Sud, obligeant les étudiantes à s'y plier pour obtenir des aides financières. Et comme le précise Tlaleng Mofokeng, médecin, au site IOL : "Ce n'est pas normal, juste parce qu'elles sont pauvres, noires et qu'elles ne connaissent pas leurs droits. Elles savent que ce n'est pas bien, mais elles se disent aussi : 'c'est ce dont j'ai besoin pour avancer dans la vie'." Pour résumer, dans un des pays les plus développés du continent africain, avoir une vie sexuelle serait incompatible avec la réussite des études.

© michaeljung - Fotolia