Manifestation : les Femmes sans voile se mobilisent

Le collectif Femmes sans voile se rassemble vendredi 10 juillet à Paris contre le port du voile. Ses membres dénoncent une domination patriarcale.

Le vote de la loi de 2004, réglementant le port de signes religieux à l’école, n’a pas apaisé le débat à propos du voile. Loin de là. Le sujet continue d’alimenter les débats. Preuve en est avec la Journée mondiale des femmes sans voile, qui se tient vendredi 10 juillet, à partir de 18 heures, place de la République à Paris. Un hashtag #FemmesSansVoile a été lancé sur Twitter à cette occasion. 
Organisé par le collectif Femmes sans voile, créé à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, en 2013, ce rassemblement vise à dénoncer le port du voile imposé, considéré comme une domination patriarcale. Sur leur page Facebook, ses membres assurent en avoir "marre de l’indifférence, de la connivence et de la condescendance" : "Nous refusons de disparaître sous le voile, ce symbole patriarcal de siècles révolus, devenu le porte-drapeau de l’islamisme radical".
C’est la quatrième fois en deux ans que le collectif se mobilise sur le modèle de l’initiative lancée au Canada, en réponse à la Journée du hijab, qui se tient tous les 1er février depuis 2012. La date du 10 juillet a été choisie en hommage à la naissance de Thérèse Forget-Casgrain, féministe et femme politique canadienne qui s’est battue pour les droits des femmes.
Nadia Benmissi, Nadia Ould Kaci et Josiane Doan sont les trois fondatrices du collectif, qui compte aujourd’hui une trentaine de sympathisants. Les deux premières, d’origine maghrébine, assurent ne pas rejeter "la religion en tant que telle mais ses coutumes archaïques et contraignantes". Josiane, elle, n’est pas musulmane. Elle a grandi dans un petit village des Alpes-de-Haute-Provence mais se reconnaît dans le discours de ses amies et assure avoir elle aussi vécu les interdits et les restrictions vestimentaires, entre un père qui fermait la porte de la cour pour empêcher ses enfants de quitter la maison et une mère qui disait que les femmes étaient des meubles.
Elles expliquent que l’idée de créer ce collectif Femmes sans voile est née des remarques qu’elles essuyaient en lien avec leur tenue vestimentaire, alors qu’on leur conseillait régulièrement de se voiler pour être considérées comme de bonnes musulmanes.
Les trois femmes, choquées d’avoir vu des petites filles de 7 ou 8 ans voilées dans les rues d’Aubervilliers, souhaitent également que le gouvernement interdise le port du voile aux mineurs.
Le premier rassemblement du mouvement, en 2014 à Châtelet, avait attiré une cinquantaine de personne. Cette année, Nadia Benmissi, Nadia Ould Kaci et Josiane Doan attendent beaucoup plus de monde. 

Le logo du collectif  © Facebook Femmes sans voile