Harcèlement sexiste dans les transports: "100% des femmes ont déjà été victimes"

Le constat est effrayant: toutes les femmes ont déjà été victimes de harcèlement sexiste. Jeudi 16 avril, le HCEfh a délivré son premier Avis sur le harcèlement sexiste et les violences sexuelles dans les transports en commun et a détaillé son Plan d'action de lutte contre les violences faites aux femmes. Le Journal des Femmes s'est rendu au Ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes pour connaître ces nouvelles mesures.

Toutes les femmes ont subi au moins une fois dans leur vie, et souvent avant 18 ans, une agression sexiste ou une agression sexuelle. Une conclusion de l'Avis du Haut Conseil à l'Egalité entre les femmes et les hommes qui inquiète et interpelle. Depuis le mois de décembre, un comité de travail sur les violences faites aux femmes dans les transports en commun élabore des propositions concrètes pour prévenir et lutter contre les violences faites aux femmes.
Jeudi 16 avril, le HCEfh remettait son Avis, le premier sur le sujet, sur le sexisme et les violences sexuelles dans les transports à Pascale Boistard, Secrétaire d'Etat chargée des Droits des femmes.
Le rapport est alarmant. Si 2/3 des voyageurs des transports en commun sont des femmes, 100% d'entre elles ont subi un harcèlement sexiste ou une agression au moins une fois dans leur vie, conscientes ou non. Pire encore, dans 50% des cas, les victimes ont subi leur première agression avant 18 ans. Ces violences faites aux femmes ont lieu principalement dans le bus et les bus scolaires et cela sur tout le territoire.
Le rapport veut préciser la nature que peut prendre cette agression. Les formes sont multiples et à ne surtout pas minimiser : sifflements, regards insistants, commentaires sur le physique, avances sexuelles, propos sexistes, mains aux fesses, frottements, harcèlements sexuels, exhibitions, viols.

Danielle Bousquet, Présidente du HCEfh, a tenu à préciser, lors de la présentation du rapport, que le phénomène de harcèlement sexiste et des violences sexuelles était une violation des droits humains et une atteinte à la liberté de circuler, au droit à la sécurité. Et aussi parce qu'une femme ne devrait pas appréhender son trajet avec anxiété et troquer sa jupe contre un pantalon, comme l'a rappelé Danielle Bousquet.

Face à ces résultats inquiétants, ce premier Avis veut mettre en place un Plan national d'action, nommé : "Stop au harcèlement sexiste et aux violences sexuelles sur tout la ligne". En attendant les conclusions de juin 2015 avec les mesures concrètes, ce plan d'action promet de définir et mesurer le harcèlement sexiste et les violences sexuelles dans l'espace public, d'agir au niveau des opérateurs de transports, en formant les professionnels qui pourraient être témoins de violences et d'agir au niveau des pouvoirs publics, afin de faire reculer le phénomène.

Ce Plan veut définir précisément le harcèlement sexiste pour mieux le connaître, le reconnaître et le combattre.