Parité femmes/hommes en France : on dresse le bilan

La journée de la femme aura lieu le 8 mars 2015 : l’occasion de faire le point sur les conditions de travail des femmes. Inégalités salariales, employabilité, postes à responsabilité… Où en sommes-nous ?

Le 8 mars aura lieu la Journée de la femme. Une date clef qui nous rappelle que la parité femmes/hommes n’est pas encore gagnée. Mark Smith, enseignant chercheur à Grenoble Ecole de Management et spécialiste de la question, s’est penché sur le sujet pour faire le point. Oui, il y a du progrès. Mais…
Selon ses recherches, une femme française est payée environ 15,4 %* de moins que son homologue masculin. Un écart qui se situe dans la moyenne des pays de l’Union Européenne, à 16,5 %. A titre de comparaison, l’écart salarial avoisine les 8,6 % au Luxembourg et les 22,4 % en Angleterre. Mark Smith note une baisse de l’écart salarial entre hommes et femmes en France mais explique: "Ce n’est pas un pas vers l’égalité mais plutôt une conséquence directe de la crise. En effet, les salaires masculins ont été revus à la baisse."
Côté employabilité, les Françaises en âge de travailler sont moins actives que leurs voisines européennes : le taux d’activité des femmes en France est de 66 %, contre 73 % en Allemagne et jusqu’à 77 % dans les pays nordiques. La France reste proche de la moyenne de l’Union européenne, qui plafonne à 63 %, mais est encore loin des objectifs fixés par la communauté, à 75 %.
De plus, en France, le taux d’emploi à temps partiel est moins important que dans les autres pays de l’Union : dans l’hexagone, 30 % des femmes travaillent à temps partiel, contre 77 % aux Pays Bas. Mark Smith explique : "La femme française peut répartir son temps partiel en journée (ex 4 jours), ce qui n’est pas forcément possible dans les autres pays où le temps partiel est plutôt réparti en heures. Cette spécificité française peut être considérée comme un avantage car elle permet aux femmes de concilier vie professionnelle et vie privée alors que dans d’autres pays, elles doivent faire le choix de privilégier l’une ou l’autre. Ce temps partiel 'à la française' présente un autre avantage, celui de ne pas isoler la femme de l’organisation de son entreprise et de lui permettre de prétendre à des postes à responsabilité."
Un bilan, c’est bien, mais des solutions, c’est mieux. Selon le chercheur, promouvoir d’avantage de transparence dans les entreprises pour réduire les inégalités salariales serait un "levier d’actions possible". Sur le plan sociétal, la mise en place de moyens novateurs d’organisation des congés pour les pères (et plus seulement pour les mères), permettrait également de laisser les hommes "vivre leur rôle de pères actifs"… et la mixité des métiers de "favoriser le changement des mentalités".

* Les sources chiffrées proviennent de Eurostat (Agence de données de l’Union Européenne)