Maman en prison : et bébé dans tout ça ?

Jean-Marie Delarue -contrôleur général des lieux de privation de liberté- a rédigé un rapport recommandant des suspensions ou des aménagements de peines pour les mères détenues ayant un enfant de 18 mois ou moins.

L'info a été publiée ce mardi au Journal Officiel : Jean-Marie Delarue souhaite que les mamans incarcérées bénéficient de mesures quant à leur détention. En effet, il vient de rendre un rapport dans lequel il recommande une suspension d'emprisonnement ou alors une réduction du temps de réclusion pour les mères détenues ayant un enfant de moins de 18 mois.
La loi française permet que des femmes détenues puissent purger leur peine avec leur bébé jusqu'à l'âge de 18 mois. Cependant, le contrôleur général des lieux de privation de liberté dénonce cette pratique qu'il considère malsaine : "L'enfant n'a pas choisi de naître ou grandir en prison. C'est la seule personne en France à subir les conditions de détention sans être écroué. Pour son intérêt, le statut de mère doit primer sur le statut de détenue, il faut trouver le plus juste équilibre entre la sécurité et la dignité", explique-t-il dans son rapport.
Dans un premier rapport en 2010, le contrôleur avait interpellé le gouvernement français sur ce problème mais a rapidement constaté "qu'aucune évolution n'est intervenue en la matière depuis deux ans".
Après avoir reçu des courriers de mères détenues, Jean-Marie Delarue s'est donc empressé de remettre son rapport à jour.
Ainsi, le contrôleur demande un meilleur aménagement des cellules, des équipements internes et des relations avec des intervenants extérieurs qui, selon lui, ne sont pas toujours respectés. Ces agencements demandent peu d'argent et le contrôleur souhaite donc que le gouvernement prenne en considération ce rapport.
De plus, il recommande une "séparations des mères et des enfants et des autres détenus", toujours selon le rapport, ce qui n'est pas le cas dans tous les établissements, comme il l'a constaté. Il souhaite également un agencement de deux espaces distincts pour la mère et l'enfant dans un espace de plus de 15 m² minimum.
Jean-Marie Delarue espère ainsi que son rapport améliorera la vie des mères détenues avec leur enfant.