Vie pro : les salariés LGBT+, rongés par le mal-être au travail

Un sondage réalisé par l'IFOP pour l'association l'Autre Cercle a fait le constat du profond mal-être des salariés LGBT+. Près d'un quart des interrogés avoue avoir déjà subi au moins une agression verbale ou physique sur son lieu de travail…

Vie pro : les salariés LGBT+, rongés par le mal-être au travail
© archnoi1

C'est un bien triste constat qu'établit le baromètre IFOP pour L'Autre cercle, association née en 1998 qui œuvre pour l'inclusion professionnelle des personnes lesbiennes, gay, bisexuelles et transgenres (LGBT). Plus de 1 200 personnes LGBT ont répondu à une batterie de questions sur leurs expériences et sur leur visibilité au travail. Moqueries, allusions désobligeantes, injures voire même agressions physiques... Une personne LGBT+ sur quatre dit avoir déjà été victime d'une agression homophobe sur son lieu de travail. Un résultat alarmant qui témoigne d'une homophobie encore bien présente dans le monde de l'entreprise. "Les résultats de l'enquête montrent que le problème est réel", déclare Alain Gavand, vice-président de la Fédération nationale de l'Autre Cercle, chargé de ce baromètre. "Cela prouve aussi que l'orientation sexuelle et l'identité de genre ne peuvent être cantonnées à la sphère privée.

Ce sont les agressions verbales qui sont les plus fréquentes. "Enculé","pédé","gouine", 55% des personnes LGBT+ disent avoir entendu ce genre d'expressions LGBTphobes sur leur lieu de travail, tandis que 41% des hommes ayant une apparence dite "féminine" et 42% des femmes androgynes ont essuyé des moqueries ou des insultes. L'enquête montre aussi que les salariés "non blancs" cumulent les discriminations (34% s'en disent victimes contre 18% pour les personnes blanches). Des chiffres affolants qui montrent qu'un long travail reste à faire pour parvenir à l'inclusion de tous au travail. 

Seule une personne LGBT+ sur deux est "visible"

Pour éviter ce genre de problème, une personne LGBT sur deux préfère cacher son identité sexuelle ou de genre au travail. "Le lundi, à la machine à café, je me suis habituée à mentir, à parler de mon compagnon au lieu de ma compagne", a avoué Armelle, 52 ans, sur France Inter. Une double-vie difficile à maintenir à cause d'un problème qui ne devrait plus être d'actualité...