Les femmes sont bavardes

Les femmes sont bavardes ? © Dmytro Konstantynov - Fotolia.com

Pendant que Rodin créait le "Penseur", Camille Claudel, elle, travaillait aux "Causeuses". Vous voyez le tableau, pardon, la sculpture. Depuis la nuit des temps, on raconte que tandis que les hommes partent à la chasse, aux champs, au bureau ou au bistrot, les femmes restent à la maison et invitaient les voisines pour papoter tranquilles.

Pourquoi ce besoin de parler ? Parce que la femme aurait besoin d'évacuer le stress, tandis que l'homme préférerait se réfugier en son for intérieur. C'est du moins la théorie de John Gray, l'auteur milliardaire de Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus.

L'avantage féminin sur le langage serait aussi dû au fait que, entraînées plus jeunes à gérer des situations sociales (jouer à la marchande demande nettement plus de vocabulaire que jouer au foot), les femmes auraient dévolu à la parole plus de neurones que leurs compagnons. Mais cette supériorité supposée est paradoxalement la cause d'un préjugé méprisant : les femmes "piaillent" alors que les hommes utilisent leur temps de parole à parler de choses sérieuses et pragmatiques, autrement dit : les femmes "bavardent" et les hommes "discutent".

Dans son essai intitulé Les mots et les femmes (Payot, 2002), la linguiste Marina Yaguello a pourtant constaté formellement que dans une conversation, les hommes parlaient plus longtemps et... coupaient plus souvent la parole que leurs homologues féminines !

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