"Où sont-ils tous ?", ce pays fantôme où tout est vide et blanc est peut-être bien le plus étrange au monde
Des bâtiments immenses, des avenues XXL, mais pas un passant. Ici, le silence règne. Mais quel est le pays le plus intriguant de la planète ?
Rues impeccables, centres commerciaux ultramodernes, aéroports géants : tout est là, sauf la foule. Les rares images qui circulent montrent un décor surdimensionné où le vide attire plus l'œil que l'architecture. Et ça fait froid dans le dos.
En effet, les rares voyageurs autorisés à entrer parlent d'un territoire où l'espace est maîtrisé jusque dans les moindres détails. Chaque façade des bâtiments officiels est blanche, tout comme les véhicules autorisés à circuler. Les avenues sont larges, propres, bordées d'édifices imposants, mais restent pratiquement désertes. Un paysage qui s'apparente donc à un décor de cinéma.
Même les sites censés attirer du monde semblent inhabités. Des complexes touristiques récents, des musées et des places centrales ne comptent que quelques personnes, qui, bien souvent, ne sont autres que des membres du personnel. Même chose pour l'aéroport principal qui, pourtant conçu pour un trafic important, ne fonctionne qu'avec plus d'employés que de passagers.
Et ça ne s'arrête pas là. Côté communication, l'accès à internet est limité, avec la plupart des sites et applications bloqués. Le pays est alors véritablement coupé du reste du monde. L'ensemble donne une impression d'isolement total, renforcée par le contrôle strict exercé sur les déplacements internes. Autrement dit, les visiteurs doivent être encadrés en permanence par un guide et n'ont pas la possibilité de se rendre librement dans certaines régions. Un voyageur ayant réussi à pénétrer sur le territoire raconte s'être tout de suite interrogé lors de son arrivée : "Où sont-ils tous ?".
Effectivement, comment expliquer ce phénomène ? L'explication tient à un mélange de choix politiques, de contrôle social et d'isolement volontaire. Depuis son indépendance, le pays du Turkménistan, et plus particulièrement sa capitale, Achgabat, s'est engagée dans une stratégie où l'image officielle prime sur la réalité quotidienne. Les procédures d'obtention de visa sont parmi les plus restrictives au monde : il faut passer par un voyagiste agréé, obtenir une lettre d'invitation validée par le ministère des Affaires étrangères et se soumettre à un parcours administratif long et incertain.
Vous l'aurez compris, vous ne visiterez jamais ce pays par hasard. Pour une population d'environ sept millions d'habitants, les estimations de fréquentation touristique annuelles sont inférieures à 100 000, parfois même évaluées à seulement 7 000.