Ce métier va disparaître à cause de l'IA : un tout nouveau rapport sème la panique

Il coche toutes les cases du "métier solide" : diplômé, technique, valorisé. Et pourtant, selon les experts, c'est celui qui risque le plus d'être avalé par l'intelligence artificielle.

Ce métier va disparaître à cause de l'IA : un tout nouveau rapport sème la panique
© Richard Drew/AP/SIPA

Les rapports sur l'IA ne désemplissent pas. Le dernier en date, signé Microsoft, s'appuie sur 200 000 conversations réelles entre travailleurs et Copilot, l'assistant d'IA de l'entreprise, pour dresser un état des lieux très actuel : certaines tâches, certains métiers, certaines compétences sont déjà très compatibles avec les capacités des intelligences artificielles. De quoi provoquer des sueurs froides dans plusieurs secteurs. 

Dans les lignes du rapport, un constat se dégage : les emplois dits "du savoir" sont ceux qui se retrouvent en tête de liste. Pas les livreurs ou les ouvriers, mais les profils diplômés, ceux qu'on associe souvent à une certaine stabilité professionnelle. On retrouve les enseignants, les auteurs, les journalistes, les historiens, les commerciaux, les analystes, les correcteurs. Bref, tous ceux dont le travail repose sur la langue, la recherche, la rédaction ou l'analyse. Les fameux "cols blancs", les CSP +.

Pour autant, les auteurs de l'étude tempèrent. Kiran Tomlinson, chercheur chez Microsoft et auteur principal du rapport, insiste : "Notre étude explore les catégories d'emplois qui peuvent utiliser de manière productive les chatbots IA ; elle ne fournit pas de preuve que l'IA peut remplacer les emplois." Ce que l'IA fait, pour l'instant, c'est mordre dans certains morceaux du travail humain, pas l'intégralité du poste. Elle sait rédiger un mail, résumer un texte, générer un rapport, traduire une consigne. Mais peut-elle gérer un projet, prendre une décision délicate, comprendre un non-dit ou improviser une solution face à un imprévu ? Pas encore. 

C'est ce qui inquiète une partie du monde professionnel. Car même si le rapport ne prévoit pas de disparition imminente des emplois concernés, les entreprises, elles, voient déjà où elles peuvent économiser. Et certaines passent à l'acte. Challenger, Gray & Christmas, un cabinet américain spécialisé dans les plans sociaux, rapporte que plus de 10 000 postes ont été supprimés cette année aux États-Unis à cause de l'adoption de technologies d'IA générative. Officiellement. Dans les coulisses, le chiffre pourrait être bien plus élevé. Et parmi les professions les plus menacées, un métier en particulier, sort du lot : interprète/traducteur.

Selon Microsoft, c'est la profession la plus exposée à un chevauchement avec les capacités actuelles de l'IA. Là où d'autres tâches ne sont que partiellement concernées, celles de cette profession seraient déjà en grande partie réalisables par des outils comme Copilot ou ChatGPT. Affaire à suivre.