C'est dans cette ville que l'eau du robinet est la plus polluée en France et les habitants ne le savent pas encore
Si vous vivez dans cette ville de province, vous devriez faire attention à l'eau que vous buvez. Les analyses sont très mauvaises.
Méfiez-vous de l'eau du robinet... Selon les résultats d'une enquête Radio France, 43% des échantillons d'eau du robinet testés en France métropolitaine contiendraient des "polluants éternels", autrement dit des substances chimiques particulièrement dangereuses pour la santé. Si la loi prévoit, en 2026, d'obliger les villes à surveiller cette pollution, certaines communes sont déjà dans le rouge.
Les "polluants éternels", aussi appelés PFAS, sont partout. En effet, ces molécules se retrouvent dans les poêles antiadhésives, les emballages alimentaires ou encore les vêtements imperméables. Ces dernières sont utilisées dans l'industrie depuis les années 1950 et ne se décomposent pas dans la nature, d'où leur surnom. L'enquête menée a été faite via des prélèvement proches d'usines, d'aéroports, de casernes de pompiers ou de centres de traitement de déchets, tous considérés comme de potentiels émetteurs de PFAS. Les résultats sont sans appel : près de la moitié des échantillons contiennent des traces de ces substances chimiques.
Parmi les 89 échantillons analysés, cinq présentent des niveaux inquiétants. À Auxerre, Lille, Saint-Jean-de-Losne, Saint-Vit et Déols, les taux de PFAS sont élevés. Mais ce n'est pas tout. Trois autres communes de France dépassent déjà les limites légales qui entreront en vigueur en 2026. À Martres-Tolosane ainsi qu'à Saint-Symphorien-d'Ozon.
Mais c'est une tout autre ville française qui explose actuellement les compteurs. Les analyses ont montré un niveau de 187 nanogrammes par litre, presque le double du seuil autorisé. Où ça ? A Cognac. Pourtant, aucune alerte n'a été lancée aux habitants. Les autorités locales affirment ne pas avoir détecté de traces de ces polluants dans leurs précédentes analyses, bien qu'elles aient promis de faire de nouvelles vérifications.
Cette contamination pourrait avoir plusieurs origines. Le fleuve Charente, qui traverse la région, accueille en amont plusieurs entreprises utilisatrices de ces substances, notamment une papeterie et un ancien atelier de traitement des métaux. Il y a aussi le centre d'entraînement des pompiers à Jarnac, qui utilise des mousses anti-incendie chargées en PFAS. Ces produits pourraient s'infiltrer dans les nappes phréatiques et contaminer l'eau. Et si, en juillet 2024, l'Agence régionale de santé avait déjà tiré la sonnette d'alarme, craignant une pollution de la nappe phréatique dans la région, aucune mesure particulière n'a depuis été mise en place. Ce cas illustre bien les difficultés à gérer la présence de ces "polluants éternels".