Le célèbre cannibale japonais Issei Sagawa, qui avait commis un crime à Paris, est mort à 73 ans

Le cannibale japonais Issei Sagawa est décédé jeudi 24 novembre à l'âge de 73 ans. L'homme était devenu tristement célèbre après avoir tué, violé puis dévoré en partie l'une de ses camarades de classe alors qu'il étudiait à la Sorbonne, à Paris. Libéré, il était devenu l'objet d'une fascination morbide au Japon, faisant de lui une star.

Le célèbre cannibale japonais Issei Sagawa, qui avait commis un crime à Paris, est mort à 73 ans
© BOULAT ALEXANDRA/SIPA (publiée le 02/12/2022)

Il avait suscité l'horreur, puis la fascination. Le cannibale japonais Issei Sagawa est décédé le 24 novembre d'une pneumonie. Il avait 73 ans. L'homme s'était fait connaître il y a 40 ans, après un crime des plus atroces : alors qu'il était étudiant à la Sorbonne, à Paris, il avait tué puis dévoré une camarade suédoise. Ses funérailles se sont déroulées en toute intimité, seuls ses proches étant présents, selon un communiqué transmis à l'AFP par l'éditeur d'une autobiographie de son frère, Jun, publiée en 2019.

Un crime digne des pires films d'horreur

Les faits se sont déroulés le 11 juin 1981. Il avait ce jour-là invité une camarade néerlandaise, Renée Hartevelt, à dîner dans son appartement. Là, il l'avait tuée d'un coup de carabine dans la nuque et violée. Issei Sagawa avait ensuite entrepris de la dépecer, avant de manger différentes parties de son corps trois jours durant, tout en documentant son crime avec de nombreux clichés.

"Manger cette fille, c'était une expression d'amour"

Il avait ensuite tenté de se débarrasser du corps dans deux valises abandonnées au bois de Boulogne, mais avait été retrouvé et interpellé suite à un appel à témoins lancé par la police. Celle-ci avait trouvé dans son réfrigérateur des morceaux de la jeune femme. "Manger cette fille, c'était une expression d'amour. Je voulais sentir en moi l'existence d'une personne que j'aime", avait-il expliqué après son arrestation.

La mère du cannibale, extrêmement choquée par les actes de son fils, avait dû être internée en hôpital psychiatrique, tandis que son père avait fait une crise cardiaque, relatait en 1984 son avocat, Me Philippe Lemaire.

Le cannibale rapidement libéré grâce à sa maladie mentale reconnue

Examiné par des psychiatres, Issei Sagawa avait finalement bénéficié d'un non-lieu, les experts ayant attesté de sa maladie mentale. Il avait été interné en France, puis trois ans plus tard, au Japon, avant d'être libéré en août 1985. Là, il était surveillé de près par les forces de l'ordre, tout en restant libre de ses mouvements. 

De monstre à superstar

Sa déviance mentale et son crime, qui auraient pu faire de lui un monstre infréquentable, ont rapidement fait de lui l'attraction des médias. Issei Sagawa recevait chez lui, dans la banlieue Tokyo, de nombreux journalistes. Deux anthropologues avaient aussi réalisé en 2017 un documentaire sur ce cannibale superstar, intitulé Caniba, dans lequel il affirmait n'être pas en mesure d'"expliquer" son acte. "C'est simplement mon fantasme. Je ne peux rien dire de plus précis", déclarait-il dans le film, expliquant qu'il avait identifié sa pulsion cannibale en même temps que son éveil sexuel, à l'adolescence. Il décrivait son "obsession" comme "impossible à contenir", déclarant qu'il voulait "manger des fesses plus que tout au monde".

Son acte avait également inspiré l'écrivain japonais Juro Kara, qui a remporté en 1982 le prestigieux prix littéraire Akutagawa pour son roman La lettre de Sagawa, consacré au crime.

Auteur à succès et acteur porno

Profitant de l'intérêt médiatique qu'il inspirait, Issei Sagawa avait publié plusieurs best-sellers comme Cannibale ou J'aimerais être mangé et dessiné un manga racontant son crime. Il apparaissait aussi régulièrement à la télévision japonaise et s'exhibait dans des films pornographiques.