CHU de Dijon : Après la mort de Claudette (77 ans), une autopsie ordonnée, l'hôpital se défend et réplique

Une enquête a été ouverte après la mort d'une patiente admise aux urgences du CHU de Dijon, fin août. La famille accuse le personnel hospitalier de "maltraitance", pour ne pas avoir assez nourri Claudette, 77 ans, rapporte "Le Parisien". Dans la foulée, une conférence de presse s'est tenue et l'hôpital réplique.

CHU de Dijon : Après la mort de Claudette (77 ans), une autopsie ordonnée, l'hôpital se défend et réplique
© ABACA

[Mise à jour le 9 novembre 2022 à 11h29] Scandale au CHU de Dijon. La famille de Claudette, 77 ans, a déposé plainte contre l'établissement après la mort de la septuagénaire en août dernier. Que s'est-il passé ? Le 23 août, Claudette est admise pour une jambe cassée aux urgences et elle n'en ressortira jamais. Une enquête a été ouverte après que les enfants de la défunte ont dénoncé les mauvais traitements infligés à leur mère, rapporte le média local Le Bien Public. Ils accusent le personnel soignant de "maltraitance" et soupçonnent Claudette d'avoir été victime de malnutrition. Des négligences qui auraient causé son décès.

Mort de Claudette : que s'est-il passé ?

Selon ses enfants, Claudette est admise aux urgences mais immédiatement placée sur liste d'attente en vue d'une opération. Ils affirment qu'en l'espace de huit jours, leur mère n'aurait reçu qu'un bouillon de légumes afin de maintenir son jeun, nécessaire pour aller au bloc opératoire. "C'est la seule nourriture qu'elle aura eue jusqu'à sa mort le 31 août", ont-ils déclaré au micro de BFM TV, affirmant rapporter le témoignage de la patiente, qui leur téléphone tous les jours.

La direction du CHU de Dijon s'exprime

Affamée, Claudette aurait demandé à manger au personnel hospitalier à maintes reprises. Sur sa porte, une pancarte sur laquelle est inscrit "à jeun" est accrochée. "Ils lui ont dit : 'Non, vous devez être à jeun, vous allez être opérée demain.' Et ça pendant plusieurs jours", raconte son fils. Claudette finira par être conduite en réanimation pour déshydratation complète. Quelle est la réponse du CHU de Dijon dans cette affaire ? La direction a déclaré prendre "toute la mesure des points mentionnés" par le journal Bien Public. Sans toutefois pouvoir en dire plus à l'heure actuelle. "La situation dont il est question fait l'objet d'une enquête, toujours en cours actuellement. S'agissant par ailleurs d'un patient pris en charge par le CHU, ces informations sont protégées par le secret médical et ne peuvent être partagées publiquement. Le CHU Dijon Bourgogne ne s'exprimera donc pas sur ce sujet", ont-ils assuré auprès de BFMTV.

Finalement, une conférence de presse est attendue ce 8 novembre à 17H.

Si la famille de la senior a décidé de médiatiser l'affaire, c'est pour sensibiliser le grand public aux risques. "Ça ne va pas faire revenir notre mère, mais on ne veut pas que d'autres familles se retrouvent dans cette détresse-là", ont alerté les enfants de Claudette.

Une autopsie a été ordonnée par le parquet

Le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Dijon s'est défendu d'avoir laissé mourir de faim la patiente de 77 ans et s'est dit "pleinement conscient de l'émotion" suscitée rapporte l'AFP. Le parquet de Dijon a confirmé l'ouverture d'une enquête préliminaire pour homicide volontaire et le CHU a indiqué qu'une autopsie a été ordonnée par le parquet. Les résultats ne sont pas encore connus. 

L'opération de la patiente a bien subi "plusieurs reports", a reconnu lors d'une conférence de presse Emmanuel Baulot, chef du service Chirurgie orthopédique et traumatologique adulte du CHU. Claudette a bien été maintenue à jeun "plusieurs jours successifs" mais "sous surveillance" et, après chaque report, elle "a eu des repas", a-t-il assuré, son dossier médical pour preuve. Il a indiqué que la malade avait plusieurs comorbidités, admettant cependant que les reports répétés de son opération avaient détérioré son état de santé...

Le ministre de la Santé annonce une nouvelle enveloppe pour l'hôpital

Alors que l'hôpital public souffre énormément, que le personnel craque et démissionne, que les infrastructures laissent à désirer et que la sonnette d'alarme a été tirée à de très multiples reprises, le ministre de la Santé a tenté de calmer les choses. Mercredi 2 novembre, François Braun a ainsi annoncé de nouvelles mesures à savoir une enveloppe "de l'ordre de 400 millions d'euros".