Ana de Armas est Marilyn Monroe dans Blonde (Netflix) : racisme, sexisme, anti-avortement... le film enchaîne les polémiques

Film le plus attendu de la rentrée, le biopic sur la vie tourmentée de Marilyn Monroe réalisé par Andrew Dominik est disponible depuis le 28 septembre sur la plateforme Netflix. Si Blonde devrait faire des millions de visionnages quelques jours seulement après sa sortie, le film se retrouve également au cœur de nombreuses controverses. Et son actrice principale, Ana de Armas, n'est pas épargnée. 

Une bomba latina pour incarner Marylin Monroe ?

Une brune aux yeux noisettes pour incarner l'icône du 7e Art américain ? La pilule n'a pas été facile à avaler pour de nombreux admirateurs de la comédienne de Certains l'aiment chaud. En effet, c'est l'actrice cubaine Ana de Armas qui a été choisie pour incarner Marilyn Monroe dans Blonde. Un rôle pour lequel la jeune comédienne avoue avoir énormément travaillé et qui, après de longues séances de maquillage, affiche une troublante ressemblance avec la star hollywoodienne.

Interrogée par Les Inrocks, l'actrice ne s'est pas laissée abattre :  "C'était un peu effrayant. Je savais que j'avais une immense responsabilité, y compris vis-à-vis d'elle. Et je pensais que c'était un honneur d'avoir l'opportunité de jouer ce rôle. Mais l'enthousiasme d'Andrew Dominik fut plus fort que ma peur ! C'était aussi une occasion pour moi de jouer un rôle qu'on n'aurait jamais proposé il y a seulement quelques années à une actrice latina ! C'était sur mon chemin, je l'ai pris. J'en suis fière et heureuse."

Un "faux " biopic trop sordide ?

Si certains au contraire saluent la prestation d'Ana de Armas, beaucoup d'internautes ont été choqué de voir la vie de la star revisitée de manière aussi sordide. Prédation sexuelle, viol, délire dépressif… le réalisateur australien est accusé d'exploiter les traumatismes de la sulfureuse blonde pour faire du sensationnel. Adaptation fidèle du roman de Joyce Carol Oates, qui est plus une biographie fictive de la vie de Norma Jeane, le biobic de Netflix prend lui aussi de nombreuses libertés et assume ouvertement de naviguer entre fiction et réalité.

La mannequin Emily Ratajkowski a publiquement accusé Blonde de "fétichiser la douleur des femmes." La star déclare : "Je ne suis pas surprise d'entendre qu'il s'agit encore d'un autre film fétichisant la douleur des femmes, même dans la mort. Nous le faisons de bien des façons différentes, mais je veux que cela change."

Blonde, un film de propagande anti-avortement ?

Film supposément sexiste, sordide et qui exploite les traumatismes de Marilyn Monroe… Blonde n'en finit pas de provoquer les controverses ainsi qu'une avalanche de critiques sur les réseaux sociaux. Aux Etats-Unis, l'association Planned Parenthood (équivalent américain du planning familial) fait grand bruit en reprochant au film de servir la cause de la propagande anti-avortement en délivrant des messages pro-life. A propos d'une scène où un fœtus en images de synthèse s'adresse à Marilyn Monroe, Caren Spruch, directrice nationale de l'engagement dans les arts et le divertissement du planning familial américain s'insurge : "Alors que l'avortement est un soin de santé sûr et essentiel, les fanatiques anti-avortement ont longtemps contribué à la stigmatisation de cette pratique en utilisant des descriptions médicalement inexactes des fœtus et de la grossesse."

"Le nouveau film d'Andrew Dominik renforce leur message avec un fœtus parlant en images de synthèse, représenté comme un bébé complètement formé (…) Le planning familial respecte la liberté artistique. Cependant, ces fausses images ne servent qu'à renforcer la désinformation et à perpétuer la stigmatisation autour des soins de santé sexuelle et reproductive. C'est une honte que les créateurs de Blonde aient choisi de contribuer à la propagande anti-avortement et de stigmatiser plutôt les décisions de santé des gens" déclare-t-elle à propos du film.