Affaire Adrien Quatennens : le député a fait son grand retour à l'Assemblée nationale

Adrien Quatennens a reconnu des violences contre son épouse. Mais l'ex-numéro 2 de La France insoumise a officiellement fait son retour sur les bancs de l'Assemblée nationale...

Affaire Adrien Quatennens : le député a fait son grand retour à l'Assemblée nationale
© Alain ROBERT/SIPA

[Mise à jour mercredi 11 janvier 2022 à 13h37] Adrien Quatennens, condamné à quatre mois de prison avec sursis pour violences conjugales sur son épouse, a fait son retour à l'Assemblée nationale, en tant que député non inscrit, indique LCP. Il est arrivé le 11 janvier aux alentours de 11h, en commission pour participer à des travaux d'examen d'un rapport d'information sur la réforme du corps diplomatique. Il était en bout d'une table et le "visage fermé", selon un journaliste de l'AFP qui était présent sur place.

Adrien Quatennens refuse de démissionner de son poste de député. Pour l'instant, le député du Nord a été mis en retrait du groupe LFI à l'Assemblée nationale, pour une durée de quelques mois. Mais tandis que certains réclament sa démission au sein du parti, son retour au groupe LFI est conditionné au suivi d'un "stage de déresponsabilisation sur les violences faites aux femmes".

"Je respecterai la décision collective qui a été prise dans un cadre démocratique (…) qui est de faire en sorte que je ne puisse pas siéger sur leurs bancs pendant une période de 4 mois avant de les réintégrer. Mais oui mon intention est d'y retourner", avait-il insisté en décembre auprès de BFMTV. Et d'ajouter : "Je n'ai tué personne, je n'ai violé personne, je n'ai pas de sang sur les mains (...) Si le combat féministe, qui est un combat juste, auquel je crois même personnellement et toujours aujourd'hui, me prend pour cible, cible d'autant plus confortable que j'ai reconnu une faute, alors, je crois qu'il se trompe de cible".

Adrien Quatennens, condamné après une gifle à sa femme

Adrien Quatennens était convoqué ce 13 décembre devant le tribunal judiciaire de Lille. Il y a quelques semaines, son épouse Céline Quatennens a pris la parole auprès de l'AFP : "Face aux déclarations de Monsieur Quatennens arguant médiatiquement 'd'une seule gifle dans un contexte d'extrême tension et d'agressivité mutuelle', je ne peux rester dans le silence face à des propos que j'estime mensongers (...) Il m'est désagréable que mon mari minimise les faits publiquement en jetant le discrédit sur ma personne". Le député a finalement été sanctionné par la justice et a échappé à une condamnation qui aurait pu être bien plus lourde.

Adrien Quatennens convoqué devant le tribunal judiciaire : la sanction !

Adrien Quatennens était convoqué le 13 décembre devant le tribunal judiciaire de Lille pour comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité. Adrien Quatennens, a été condamné à quatre mois de prison avec sursis, mardi 13 décembre à Lille dans une procédure de "plaider-coupable" pour une gifle à son épouse et des SMS répétés. Il encourait jusqu'à 2 ans de prison.

Le fait que le député du Nord ne soit pas convoqué devant un tribunal correctionnel, mais judiciaire, "démontre que la justice a compris l'ensemble du dossier et agi avec mesure et justesse", avait déclaré son avocate Jade Dousselin, dans un communiqué. Le parquet retient la gifle qu'il avait donnée à son épouse et l'abus de SMS, mais n'a pour autant pas retenu l'accusation de "harcèlement". Adrien Quatennens a "accepté cette procédure dans la continuité de sa volonté de vérité et d'exemplarité" et "dans la mesure où il a reconnu les faits pour lesquels il sera sanctionné", a ajouté son avocate.

Adrien Quatennens invisible : il est en arrêt

Adrien Quatennens reviendra-t-il un jour sur le devant de la scène politique ? Celui qui était l'un des plus fidèles lieutenants de Jean-Luc Mélenchon se tait et se terre depuis que sa femme Céline a finalement porté plainte contre lui après deux mains courantes. L'élu aurait notamment abusé de SMS... au point de virer au harcèlement moral ? Aujourd'hui, le député est en arrêt maladie.

Depuis que l'affaire a éclaté, impossible de savoir ce que fait ou devient le député du Nord. Mais, ce lundi 24 octobre 2022, sur le plateau de BFMTV,  Eric Coquerel (président de la Commission des finances à l'Assemblée nationale) en a dit un peu plus. "Il est toujours député, il est en arrêt maladie", a-t-il fait savoir. "Il est vraiment en arrêt maladie, je vous le dis hein, vous imaginez", a-t-il ajouté face à Apolline de Malherbe. Quant à savoir s'il pourrait revenir prochainement sur les bancs de l'Assemblée nationale, il a précisé qu'il se "range derrière l'avis de son groupe" qui "souhaite qu'il revienne".

Céline Quatennens porte officiellement plainte 

Comme le rapporte BFMTV, "après avoir déposé une nouvelle main courante, Céline Quatennens est retournée au commissariat le 26 septembre dernier et a déposé une plainte contre son mari". Ce même jour, l'élu LFI était également entendu par la police en audition libre. "Le député a reconnu avoir donné une gifle à son épouse un an auparavant, lui avoir serré le poignet le 28 août et l'avoir blessée au coude le 2 septembre (...) Il n'est pas encore clair si Céline Quatennens a déposé plainte avant ou après l'audition de son mari", ajoutent nos confrères.

En outre, Céline Quatennens avait déposé une seconde main courante, le 24 septembre, pour se plaindre d'un flot de SMS envoyés par son mari. Ce dernier a assuré par la voix de son avocate avoir stoppé ses messages le 23 après la demande de sa femme.

Pour rappel, Adrien Quatennens a avoué avoir giflé son épouse. Par la suite, une partie du clan LFI a tenté maladroitement de la défendre. Manuel Bompard, député LFI des Bouches-du-Rhône, a ainsi pris la défense de son collègue du Nord à l'Assemblée nationale. Sur le plateau de CNews, il a déclaré : "J'essaye de faire la part des choses. Une gifle n'est jamais acceptable mais une gifle n'est pas égale à un homme qui bat sa femme tous les jours. Et une gifle n'est pas égale à un homme qui est accusé de viol après avoir drogué les personnes qui l'accusent (...). Il faut qu'on arrive sur ces sujets à avoir de la nuance". En outre, Manuel Bompard a expliqué que le parti LFI avait décidé de ne pas demander la démission d'Adrien Quatennens de son poste de député. "Il s'est mis en retrait de son poste de coordinateur, c'est suffisant", a-t-il expliqué.

Manuel Bompard : ses propos choquent Marie Fugain et plusieurs personnalités

Un discours qui a tout bonnement indigné la Toile, y compris l'actrice Marie Fugain, qui s'est offusquée sur son compte Twitter:  "TU NE TOUCHES PAS UNE FEMME !!! Ni avec une gifle ni avec rien !!!! Ça va rentrer dans vos têtes d'australopithèques????? Quelle que soit ta couleur, ta religion, ton parti politique, ton énervement, ton peu de mots pour argumenter, JAMAIS TU NE TAPES UNE FEMME!!!".

L'écrivain et chroniqueur Eric Naulleau a, lui aussi, déploré les propos de Manuel Bompard. "Entre cette déclaration lunaire de Manuel Bompard et la vulgaire tentative d'intimider un journaliste de Quotidien par Mélenchon, beaucoup découvrent la tartufferie et la culture de la violence au sein de LFI. Mais que de temps perdu avant d'ouvrir les yeux", a-t-il déclaré.

Adrien Quatennens reconnait des violences contre son épouse Céline

Après avoir appelé au respect de sa vie privée, le député de La France Insoumise a reconnu avoir "giflé" sa femme. Il a aussi annoncé son retrait de ses fonctions au sein du parti. Par la suite, Danièle Obono a déclaré sur BFMTV : "Nous avons assumé son retrait politique (de son poste de coordinateur de LFI) et son retrait du travail parlementaire. Mais il n'est pas interdit d'hémicyle."

Le député de la 1ère circonscription du Nord, Adrien Quatennens, actuellement en plein divorce, a été mis en cause par le Canard Enchaîné. Le 13 septembre dernier, le journal a en effet indiqué que celle qui est encore sa femme, Céline Quatennens, avait déposé une main courante contre lui. Dans la foulée de ses révélations, le couple a d'abord demandé "le respect" de sa "vie privée". "Suite à une dispute après avoir annoncé sa volonté de séparation, Céline Quatennens a déposé une main courante en précisant aux policiers qui l'ont entendue qu'elle ne souhaitait ni porter plainte, ni qu'il y ait de suites judiciaires à cette main courante et qu'elle exigeait que les informations ne se retrouvent pas dans la presse", ont également détaillé les époux Quatennens. Avant de conclure : "Nous entendons protéger notre vie privée et celle de notre famille, en demandons le respect pour retrouver le chemin de l'apaisement". 

L'affaire a ensuite pris une toute autre tournure. Et le principal concerné a même reconnu des faits de violences à l'égard de sa femme. Le numéro 2 de La France Insoumise a d'abord avoué avoir "giflé" sa femme, avant d'annoncer son retrait de sa fonction de coordinateur de La France Insoumise. Dans un long communiqué à nouveau diffusé sur les réseaux sociaux Adrien Quatennens est rentré dans les détails. Il a commencé de la manière suivante :  "Je pourrais faire le dos rond, minimiser les faits et attendre que la tempête passe". Et à lui de continuer : "Mais parce que je suis responsable politiquement et que je tiens à l'exemplarité à laquelle je veux m'assigner et qui a toujours été ma ligne de conduite, j'en tire les conséquences politiques". "Dans ce contexte d'annonce de séparation, j'ai envoyé de trop nombreux messages (…) pour la convaincre que nos difficultés de couple pouvaient être dépassées", a ensuite écrit le député de 32 ans. Avant de reconnaître : "Dans un contexte d'extrême tension et d'agressivité mutuelle, j'ai donné une gifle". 

La première réaction de Jean-Luc Mélenchon ne passe pas

Juste après la diffusion du communiqué d'Adrien Quatennens, son mentor, Jean-Luc Mélenchon, a à son tour pris la parole publiquement. Et a même tenu à lui apporter son soutien. Mais sa réaction a très vite fait grincer des dents. Accusé de minorer les faits et d'invisibiliser les violences pourtant reconnues par son poulain, le chef de La France Insoumise n'a en effet alors adressé aucun mot à Céline Quatennens. "La malveillance policière, le voyeurisme médiatique, les réseaux sociaux se sont invités dans le divorce conflictuel d'Adrien et Céline Quatennens. Adrien décide de tout prendre sur lui. Je salue sa dignité et son courage. Je lui dis ma confiance et mon affection", a tweeté le chef de file du parti d'extrême gauche. 

Très vite, les réactions se sont enchaînées. Et toutes ont été assez vives. "Les violences au sein du couple sont intolérables, quels que soient les conflits qui existent. J'exprime mon soutien à Céline. Je prends acte des excuses et du retrait d'Adrien de ses fonctions au sein du mouvement. Tout mon soutien aux femmes victimes, partout dans le monde", lui a immédiatement répondu la militante Caroline De Haas. "Il y a les violences physiques et celles qui consistent à prendre le téléphone portable de l'autre. Les violences faites aux femmes prennent de nombreux visages. Aucun n'est acceptable. La justice doit se prononcer et en attendant Adrien Quatennens doit se mettre en retrait de tout", a quant à elle tweeté la député EELV Sandrine Rousseau.

Comme pour calmer le jeu, le communiqué de presse officiel de La France Insoumise s'est voulu beaucoup plus sobre que la prise de parole de Jean-Luc Mélenchon. "Adrien Quatennens a annoncé ce jour sa mise en retrait de ses fonctions de coordinateur de la France insoumise. Cette décision, que nous saluons, a été prise en concertation avec les instances du mouvement et sera suivie des dispositions nécessaires à la bonne animation de notre mouvement", a d'abord affirmé le parti. Avant de terminer : "En tout état de cause, la France insoumise réitère son engagement sans faille dans la lutte contre les violences faites aux femmes et rappelle l'existence en son sein d'un comité de suivi contre les violences sexistes et sexuelles toujours disponible pour écouter la parole des femmes". Face au tollé général de sa première prise de parole, le leader du parti s'est exprimé une seconde fois. "Céline et Adrien sont tous deux mes amis", a-t-il d'abord écrit.  "Mon affection pour lui ne veut pas dire que je suis indifférent à Céline. Elle ne souhaitait pas être citée", a-t-il poursuivi. "Mais je le dis : une gifle est inacceptable dans tous les cas. Adrien l'assume. C'est bien". 

Ce qui est reproché à Adrien Quatennens, en plein divorce

C'est le Canard Enchaîné qui a révélé l'information le 13 septembre 2022 : après une dispute liée à leur divorce en cours, l'épouse du numéro 2 de la France Insoumise, Céline Quatennens, a déposé une main courante contre celui qui est encore son mari. Oui mais voilà, cette main courante n'aurait jamais dû se retrouver dans la presse. Et pour cause, en la déposant, l'épouse du député La France Insoumise aurait demandé explicitement aux policiers de ne pas la divulguer. Elle assure même avoir demandé à ce qu'aucune poursuite judiciaire ne soit menée à l'encontre d'Adrien Quatennens. Tout de suite après cette révélation, le couple a donc diffusé un communiqué de presse, mis en ligne par son avocate Me Jade Dousselin, pour mettre les choses au clair. Les époux Quatennens réclament noir sur blanc "le respect" de leur "vie privée". 

"Comme des millions de Français, nous vivons actuellement une situation de divorce difficile que nous entendons réaliser à l'amiable" : ainsi débute ledit communiqué de presse partagé sur les réseaux sociaux par Adrien et Céline Quatennens. "Suite à une dispute après avoir annoncé sa volonté de séparation, Céline Quatennens a déposé une main courante en précisant aux policiers qui l'ont entendue qu'elle ne souhaitait ni porter plainte, ni qu'il y ait de suites judiciaires à cette main courante et qu'elle exigeait que les informations ne se retrouvent pas dans la presse", ont-ils écrit. Avant d'expliquer avoir appris "par voie d'avocats" que le Parquet de Lille s'était saisi de cette affaire et qu'ils regrettent que la main courante ait "fuité immédiatement". "Nous entendons protéger notre vie privée et celle de notre famille, en demandons le respect pour retrouver le chemin de l'apaisement", concluent-ils leur texte d'une petite quinzaine de lignes. 

Pourquoi le Parquet s'est-il saisi de l'affaire ? 

Mais alors, pourquoi le Parquet de Lille s'est-il saisi de cette affaire alors même que Céline Quatennens avait demandé explicitement qu'aucune poursuite ne soit faite et que les mains courantes n'ont pas vocation à ouvrir une information judiciaire ? Tout simplement parce qu'une exception existe dans le cadre de soupçons de violences conjugales. En effet, en application du protocole relatif au traitement des mains courantes et des procès-verbaux de renseignements judiciaires en matière de violences conjugales du 13 novembre 2013, les fonctionnaires de police et de gendarmerie sont obligés de transmettre certaines de ces informations au Procureur de la République. Rien n'explique en revanche que la procédure se soit immédiatement retrouvée dans la presse. Me Jade Dousselin, l'avocate du député de la 1ère circonscription du Nord et de sa femme, n'a pour le moment donné aucun autre détail.