Hausse des prix : quels produits touchés, quand revient-on à la normale, où en est le chèque alimentaire...?
La flambée des prix des produits alimentaires, de l'énergie et des services continue de s'accentuer. Si le ministre de l'Economie Bruno Le Maire espère un retour de l'inflation "à un niveau raisonnable" en 2023, les choses semblent se compliquer concernant le chèque alimentaire.
Depuis plusieurs mois, le pouvoir d'achat des Français s'affaiblit, notamment à la suite de la hausse des prix de l'énergie, de l'alimentation et des services. L'inflation (c'est-à-dire la perte de pouvoir d'achat) a augmenté de près de 5,2% en un an, selon l'Insee. Les prix de nombreux produits alimentaires ont explosé dans les rayons des supermarchés, suite notamment à la guerre en Ukraine, qui a entraîné une flambée des cours des matières premières et au réchauffement climatique, qui a impacté la culture de certaines denrées comme le café.
Un retour à un "niveau raisonnable" d'inflation en 2023 ?
"Notre première responsabilité est de protéger les Français", a récemment assuré Bruno Le Maire dans l'émission Grand Rendez-vous Europe 1/Cnews/Les Echos. "J'ose espérer que les chaînes de valeur se remettront en ordre dans le courant 2023", a déclaré le ministre de l'Économie et des Finances, qui anticipe un retour de l'inflation "à un niveau raisonnable" mais pas idéal. "Mais cette inflation raisonnable restera plus élevée que ce à quoi nous étions habitués avant", a-t-il précisé. Elle devrait donc s'établir à 2%, plutôt qu'à 1%.
Les 10 produits dont le prix a le plus augmenté
Pour le moment, les Français doivent composer avec l'explosion des prix à la consommation. "Cette nette accélération est visible sur tous les types de marques", précise le dernier rapport de l'institut spécialisé dans l'étude de la consommation, IRI.
Ainsi, les 10 produits ayant le plus augmenté seraient les pâtes (+15,31 %), les viandes surgelées (+ 11,33 %), les farines (+ 10,93 %), les huiles (+ 9,98 %), les moutardes (+ 9,26 %), les cafés torréfiés (+ 8,16 %), les fruits secs (+ 8,16 %), les viandes hachées (+ 7,91 %), les plats cuisinés à base de pâtes (+ 7,67 %) et les semoules et céréales d'accompagnement (+ 7,47 %).
Où en est la mise en place du chèque alimentaire ?
Un projet de loi visant à augmenter le pouvoir d'achat des ménages les plus modestes sera présenté fin juin. Il concerne notamment la distribution de chèques alimentaires destinés à financer des produits locaux, sains et bios. Mais si la promesse est alléchante, la logistique semble difficile et ses modalités de mise en place font débat.
"C'est trop compliqué, confie un membre de l'exécutif au Parisien. On est incapable de faire un chèque unique à dépenser dans telle ou telle enseigne ou pour tel ou tel produit. Vous imaginez un consommateur qui irait dans un magasin bio avec son chèque mais qui ne pourrait l'utiliser que pour les carottes et pas pour des gâteaux salés. C'est impossible à déployer !". Le chèque alimentaire tant espéré par certaines familles pourrait donc être mis en place, mais sous une forme différente de celle annoncée.