Peng Shuai, "pas libre de sa parole" : la tenniswoman qui avait disparu brise le silence

Peng Shuai, la tenniswoman qui avait disparu après avoir accusé un ancien dirigeant chinois d'agressions sexuelles, a brisé le silence. Ses déclarations sont troublantes...

Peng Shuai, "pas libre de sa parole" : la tenniswoman qui avait disparu brise le silence
© Peng Shuai en août 2019 par Michael Owens/AP/SIPA

La tenniswoman chinoise Peng Shuai, qui avait disparu depuis novembre 2021, est sortie du silence. L'inquiétude était vive quant à la sécurité de celle qui avait accusé de viol un ancien dirigeant chinois juste avant de disparaître. Mais la sportive a finalement répondu aux questions de L'Equipe à l'occasion des Jeux Olympiques de Pékin, dans un hôtel où réside actuellement le comité olympique chinois. "Je n'ai jamais disparu, tout le monde a pu me voir (...) Je ne pensais pas qu'il y aurait une telle inquiétude", a-t-elle déclaré au journal français. Et de préciser, en cherchant ses mots: "Beaucoup de gens, comme mes amis y compris du CIO, m'ont envoyé des messages, et il était tout à fait impossible de répondre à tant de messages. Mais, avec mes amis proches, je suis toujours restée en contact étroit, j'ai discuté avec eux, répondu à leurs emails".

Peng Shuai nie les agressions sexuelles 

Quant aux accusations formulées à l'encontre de l'ancien dirigeant chinois, la tenniswoman de 36 ans a déclaré: "Agression sexuelle? Je n'ai jamais dit que quiconque m'avait fait subir une quelconque agression sexuelle". Mais alors, pourquoi le message posté sur le réseau social Weibo a-t-il été effacé rapidement après avoir été posté? "Parce que j'en avais envie", a-t-elle simplement répondu.

"Ce post a donné lieu à un énorme malentendu de la part du monde extérieur. Je souhaite qu'on ne déforme plus le sens de ce post. Et je souhaite également qu'on ne rajoute pas plus de battage médiatique là-dessus", a-t-elle ajouté sur le sujet. Lorsque le journal lui demande si elle a rencontré de quelconques problèmes avec les autorités chinoises à la suite de cette accusation, elle a botté en touche: "Mes problèmes sentimentaux, ma vie privée, ne doivent pas être mêlés au sport et à la politique. Et le sport ne doit pas être politisé car, lorsque c'est le cas, cela revient la plupart du temps à tourner le dos à l'esprit olympique".

Peng Shuai n'est "pas libre de sa parole"

Jérôme Cazadieu, directeur de la rédaction de l'Equipe, a expliqué sur FranceInfo que la sportive avait répondu aux questions "sur un ton monocorde, sans émotion, presque robotique". Lors de cet entretien, Peng Shuai était "accompagnée d'un membre du Comité olympique chinois, d'une autre Chinoise dont on ne connaît pas exactement le rôle mais qui parlait français". "Elle n'est pas libre de sa parole, ni de ses mouvements", a conclu Jérôme Cazadieu.