Amélie et Caroline, poignardées à mort dans l'Hérault

Amélie, 22 ans, a succombé aux coups de couteau de son compagnon, Jordan, dans l'Hérault. Caroline, 25 ans, a également été tuée par le jeune homme, en tentant de venir au secours de sa voisine. Récit d'un drame atroce.

Amélie et Caroline, poignardées à mort dans l'Hérault
© Captures d'écran - Caroline et Amélie - TF1

Deux vies fauchées en plein vol. Amélie, 22 ans, et Caroline, 25 ans, ont été tuées à coups de couteau par Jordan, le compagnon d'Amélie, à Roujan, dans l'Hérault, le 14 janvier. La jeune femme de 22 ans vivait dans cette commune et était infirmière à Béziers, raconte le Parisien. Heureuse à l'idée de commencer sa vie avec son compagnon, Amélie s'était installée dans un appartement avec lui, en mars 2021, dans la ville où elle a grandi. En octobre dernier, elle postait encore une photo où elle posait tendrement à ses côtés sur les réseaux sociaux. Mais à cette époque, la situation du couple commençait déjà à inquiéter...

Meurtre d'Amélie et Caroline : la descente aux enfers

Jordan a commencé à fumer du cannabis en juillet 2021, à tel point qu'il avait "parfois l'impression de sortir de son corps", explique le procureur de la République de Béziers, Raphaël Balland. Depuis plusieurs années, il passait du temps à jouer à des jeux vidéos violents et à regarder des films d'horreur. Quelques jours avant le drame, le garçon de 22 ans s'était senti "très mal" et avait commencé une thérapie pour parler de ses "problèmes psychologiques". Sa santé mentale paraissait si préoccupante que le jeune homme, qui travaillait dans un supermarché, avait été arrêté un mois par son médecin le 14 janvier, matinée du double homicide.

Qui était Caroline, la voisine du couple ?

Quant à la voisine du couple, Caroline, elle était ambulancière et venait d'intégrer l'équipe de pompiers volontaires de la caserne de Pézenas. Un métier passion pour cette jeune femme de 25 ans, qui souhaitait plus que tout aider les autres. "C'est un métier qu'elle a voulu, ça lui est pas tombé dessus. Pour elle, sauver des gens c'était vraiment important", a expliqué un ami de jeunesse au Parisien. C'est en sortant pour promener son chien que Caroline a entendu des cris dans l'appartement du dessous, ce triste 14 janvier. Impossible de rester de marbre pour la jeune femme qui a dédié sa vie à secourir les autres. 

Scène violente à Roujan

Jordan, lui, affirme que ce terrible jour, il avait fumé des joints avec sa compagne, mais avait commencé à halluciner, persuadé que l'on cherchait à "le tuer". Il se serait retrouvé "dans un état délirant, paniqué". Si l'on en croit ses propos, il aurait souhaité se rendre chez le psychologue, mais sa jeune compagne n'aurait pas trouvé cette démarche judicieuse. Une dispute aurait alors éclaté, Jordan se serait saisi d'un couteau et aurait frappé plusieurs coups à sa compagne, notamment au cou. 

A ce moment-là, Caroline a frappé à la porte, cherchant à intervenir. "Elle aurait alors proposé son aide en sa qualité d'ambulancière, mais une fois entrée dans l'appartement, ils se seraient également battus et il aurait de nouveau porté plusieurs coups de couteau à cette seconde victime", a expliqué le procureur de la République de Béziers. Mais lors de son audition chez le juge d'instruction, Jordan a légèrement modifié son récit, précisant que Caroline était rentrée dans l'appartement "sous la contrainte". 

Jordan, mis en examen

Après le drame, Jordan a accouru dans le snack de son père, au centre-ville de Roujan, en lui lâchant: "Je viens de faire une grosse bêtise". Le père s'est alors rendu avec son fils dans l'appartement, découvrant, sous le choc, les corps ensanglantés des victimes. Jordan, lui, a été arrêté devant le restaurant de son père, à 18h50, soit peu après le drame. Il a été mis en examen, placé en détention et risque la perpétuité.

"On m'a arraché ma moitié" : le cri du cœur du frère d'Amélie

"On m'a arraché ma moitié, la prunelle de mes yeux. Je suis dévasté et révolté", a déclaré le frère endeuillé d'Amélie, dans un message posté sur Facebook. "Avec ta personnalité et ton implication dans tes études d'élève infirmière, je pense que tu aurais pu être une infirmière d'immense qualité. Malheureusement ton grand cœur s'est arrêté de façon dramatique sans que tu puisses réaliser ton rêve", a-t-il déploré.

Pourquoi le meurtre de Caroline ne serait pas un "féminicide"

Me Jacques Lévy, avocat de la famille de Caroline, a expliqué que le drame n'était pas un double féminicide. "Le mot féminicide, qui n'est toujours pas entré dans le Code pénal, est défini dans l'opinion publique comme le meurtre d'une femme par son conjoint ce qui constitue une circonstance aggravante en permettant de porter la peine encourue de réclusion criminelle jusqu'à la perpétuité. Il est important de souligner que Caroline ne possédait aucun lien avec son meurtrier. Elle n'était ni sa compagne, ni son épouse, contrairement à Amélie", a-t-il expliqué. Il a précisé que pour Caroline, le terme de "meurtre" ou "assassinat" devait s'appliquer.