Vacances de ministres : Avant Blanquer à Ibiza, Filippetti, Borne, Voynet, Fabius... ont fait polémique

Jean-Michel Blanquer n'est pas le seul ministre à avoir été épinglé pour son choix de destination olé-olé. Aurélie Filippetti, Michèle Alliot-Marie ou encore Dominique Voynet : ils ont été nombreux à faire couler de l'encre pour leurs vacances...

Vacances de ministres : Avant Blanquer à Ibiza, Filippetti, Borne, Voynet, Fabius... ont fait polémique
© Aurélie Filippetti et Elisabeth Borne par LAURENT BENHAMOU/SIPA/NICOLAS MESSYASZ/SIPA

Jean-Michel Blanquer a suscité la polémique en dévoilant le nouveau protocole sanitaire dans les écoles depuis Ibiza. Depuis, le ministre de l'Éducation est vivement critiqué et il se serait même attiré les foudres du gouvernement. Même Emmanuel Macron serait "furieux" contre lui, selon les propos d'un ministre à RTL. Et pourtant, le locataire de la rue de Grenelle n'est pas le premier membre du gouvernement à avoir mal choisi son timing pour s'offrir des vacances. Ces dernières décennies, d'autres ministres ont été épinglés pour être partis se prélasser au soleil en pleine tempête. 

Elisabeth Borne, à Marrakech en pleine crise

Pas plus tard qu'en 2019, Elisabeth Borne, à l'époque ministre de la Transition écologique, fait scandale en s'envolant à Marrakech, alors qu'une grève de la SNCF contre la réforme des retraites bat son plein pendant les vacances de fin d'année. Elle est à l'époque chargée de mener les discussions avec les syndicats ferroviaires. En outre, Emmanuel Macron demande à ses ministres de rester mobilisé sur le terrain. Mais son cabinet assure qu'elle est restée "totalement joignable et mobilisable" durant la période de son séjour. Finalement, la polémique ne fait pas long feu et Elisabeth Borne est nommée ministre du Travail peu après. 

Aurélie Filippetti et Laurent Fabius : traitements de faveur ?

En 2012, Aurélie Filippetti, alors ministre de la Culture, passe les vacances de fin d'année à l'Île Maurice. Le hic? François Hollande avait demandé à ses ministres d'être particulièrement mobilisés même pendant les fêtes de fin d'année, à l'époque où le Pacte de compétitivité est loin de faire l'unanimité auprès de l'opinion. N'oublions pas de surcroît, que le président de la République est à l'époque fraîchement élu. Il a donc encore tout à prouver. "Ce voyage m'a été offert par mon compagnon. Dès que j'ai connu la teneur de ce cadeau, j'en ai averti le président de la République, qui m'a autorisée à partir", assure à l'époque Aurélie Filippetti. 

Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, est lui aussi critiqué pour ses vacances passées à Zanzibar, à une quinzaine d'heures de vol de Paris. "Laurent Fabius passe quatre jours par semaine à l'étranger, il est plus qu'habitué au travail à distance", avait alors assuré son entourage à Europe 1.

Michèle Alliot-Marie : scandale en Tunisie

Michèle Alliot-Marie, qui détient le portefeuille des Affaires Étrangères durant le mandat de Nicolas Sarkozy, est dans la tourmente en janvier 2011. En pleine révolution tunisienne, le Canard Enchaîné révèle que celle-ci a passé ses vacances de Noël en Tunisie et a profité d'un jet privé appartenant à à Aziz Miled, homme d'affaires proche de Belhassen Trabelsi, beau-frère du président de l'époque Ben Ali. Elle était accompagnée de son compagnon Patrick Ollier, ministre des relations avec le Parlement, et de ses parents. Fin février, elle doit déposer sa démission du gouvernement Fillon. 

Dominique Voynet, en vacances en pleine catastrophe écologique 

Certains se souviendront aussi de la polémique déclenchée en 1999 par Dominique Voynet, ministre de l'Environnement sous le premier mandat de Jacques Chirac. Elle est en vacances à la Réunion alors que le pétrolier maltais Erika relâche du fioul, qui s'approche dangereusement des côtes françaises. Une véritable catastrophe écologique… qui ne suffit pas à la faire plier bagages immédiatement. "Ma présence sur place avec un ciré et des bottes ne servirait à rien", déclare-t-elle à France Soir. Son séjour doit durer jusqu'au 28 décembre, mais face à la menace de pollution qui se concrétise (et à la pression médiatique), Dominique Voynet rentre le 24 décembre, plus tôt que prévu.