Aurélie Filippetti "harcelée" par Cahuzac : Hollande ne la "croyait pas"

"Il est devenu odieux". Aurélie Filippetti, qui affirme avoir été harcelée par Jérôme Cahuzac, aurait été "sanctionnée" pour avoir refusé ses avances. Quant à François Hollande, il ne "croyait pas" à son témoignage. L'ex-ministre de la Culture raconte son calvaire.

Aurélie Filippetti "harcelée" par Cahuzac : Hollande ne la "croyait pas"
© Aurélie Filippetti - Capture d'écran - C à Vous

Aurélie Filippetti ne peut plus rester silencieuse. L'ancienne ministre de la Culture aurait subi les "avances extrêmement insistantes" de Jérome Cahuzac, lorsqu'elle était députée de Moselle et que lui était président de la commission des Finances à l'Assemblée nationale. Mais ce n'est pas tout. Celle qui était parlementaire à l'époque aurait été sanctionnée. "Quand j'ai refusé ses avances extrêmement insistantes, j'étais membre de la commission des Finances et ma réserve parlementaire était, à ce moment-là, attribuée par le président de la commission. Elle a été réduite quasiment au strict minimum. J'avais beaucoup moins que ce qu'avaient tous les autres députés de la commission", a-t-elle assuré au micro de France Info le 29 novembre. "Oui, j'ai été sanctionnée", a-t-elle martelé.

Jérôme Cahuzac, "devenu odieux" avec Aurélie Filippetti

Sur le plateau de C à Vous, le 30 novembre, Aurélie Filippetti a tenu à préciser: "Ce n'était pas une tentative de viol. Je tiens à mettre les choses au point. C'était du harcèlement, par texto. Et sur un lieu de travail, pendant les réunions de la commission des finances, etc… Cela avait un impact sur mon travail de parlementaire. Et, surtout, il a compris à un moment que je ne céderai pas et il est devenu odieux, il ne m'adressait plus la parole".
Plus tard, lorsqu'elle avait tenté d'alerter le président de la République sur le comportement supposé de Jérôme Cahuzac, en tant que membre du gouvernement, elle n'aurait pas reçu le soutien qu'elle attendait. "J'avais alerté François Hollande, j'avais alerté Jean-Marc Ayrault (Premier ministre à l'époque, ndlr), j'avais alerté Pierre Moscovici (qui était alors ministre des Finances, ndlr)", a précisé Aurélie Filippetti, sur France Info.

Aurélie Filippetti avait alerté François Hollande : "Il ne me croyait pas"

François Hollande n'aurait tout simplement pas pris en compte le témoignage de sa ministre de la Culture: "Il ne me croyait pas. Personne ne me croyait. Jérôme Cahuzac racontait que nous avions eu une histoire ensemble et que je vivais très mal notre prétendue séparation. C'est ça la réalité de la vie politique". Sur le plateau de C à Vous, elle a même ajouté que les propos de Jérôme Cahuzac à son sujet avaient "eu un impact" sur son "premier budget en tant que Ministre de la Culture".
La ministre de la Culture avait témoigné sur les comportements supposés de Jérôme Cahuzac dans le cadre du mouvement #MeTooPolitique qui avait émergé en novembre dernier, après la publication d'une tribune dans Le Monde.