Le "Grêlé", violeur et meurtrier : Qui est-il ? Quels sont ses crimes ?

Le tueur au visage grêlé a été identité, après plus de 30 ans de recherches. François Verove, gendarme à la retraite, a avoué ses atrocités (six viols et quatre meurtres, notamment de deux petite filles)...avant de se suicider.

Le "Grêlé", violeur et meurtrier : Qui est-il ? Quels sont ses crimes ?
© Portrait-robot du Grêlé - Capture d'écran - RMC

Une atroce confession avant de s'ôter la vie. François Verove, ex-gendarme qui était devenu policier avant de prendre sa retraite, a écrit une lettre d'aveux de crimes sordides puis s'est suicidé avec des médicaments, dans la nuit du 28 au 29 septembre, au Grau-du-Roi, dans le Gard.
"Je reconnais être un grand criminel qui a commis des faits impardonnables jusqu'à la fin des années 1990", a-t-il écrit dans sa missive. L'homme de 59 ans était bien le "tueur au visage grêlé" qui était recherché depuis 35 ans. Un prélèvement ADN l'a d'ailleurs confirmé.  Il venait d'être convoqué pour une audition, puisque ces derniers mois, le magistrat instructeur avait entendu environ 750 gendarmes qui étaient en poste au moment des faits. Aurait-il été démasqué s'il n'avait pas rédigé cette lettre de confessions?

François Verove, coupable : pourquoi le tueur était surnommé le Grêlé

François Verove avait été déclaré disparu par son épouse le 27 septembre, deux jours avant d'être retrouvé mort. Il est soupçonné de six viols et quatre meurtres survenus en Île-de-France entre 1986 et 1994. Dans sa lettre, il explique qu'il n'était " pas bien dans sa vie" au moment où il a commis les crimes, mais qu'il s'était ensuite "pris en main" et fait "soigner".
Mais pourquoi surnommait-on ce tueur jusqu'alors inconnu l'homme au "visage grêlé"? En 1986, un portrait robot avait été dessiné du meurtrier de Cécile Bloch, tuée à 11 ans dans le sous-sol de l'immeuble de ses parents. Il en ressortait que l'homme responsable de cette atrocité avait des taches d'acné sur le visage, d'où le surnom.

Le Grêlé, violeur et meurtrier de deux petites filles

Il serait donc responsable des meurtres de Cécile Bloch, 11 ans, poignardée et violée le 5 mai 1986, Sarah, 8 ans, violée et tuée un mois plus tôt, et de Gilles Politi, 38 ans et Irmgard Mueller, 20 ans, tués le 29 avril 1987. 
Le grêlé avait tué froidement la petite Sarah, 8 ans, le 7 avril 1986, qu'il avait laissée mourir après l'avoir violée, dans les sous-sols d'un immeuble parisien. Un mois plus tard, c'est de manière assez similaire qu'il a brutalement violée Cécile Bloch, 11 ans, qui se rendait au collège avant les faits, puis l'a étranglée et poignardée dans le sous-sol de l'immeuble de sa famille, du 19e arrondissement parisien. En apprenant la mort de sa demi-sœur, Luc Richard-Bloch, 24 ans à l'époque, s'est pétrifié sur place. Il s'est rendu compte que ce jour-là, il avait croisé le tueur dans l'ascenseur. Et il était donc capable d'en faire un portrait-robot. "Il a une peau irrégulière avec des marques d'acné ou de variole (...) Son comportement m'a étonné parce qu'il a été trop poli, obséquieux même. Quand je suis sorti, il m'a dit: 'J'espère que vous passerez une bonne journée' C'est une parole déplacée pour quelqu'un que l'on voit pour la première fois", avait-il alors raconté selon Midi Libre.

"Chevilles attachées", bras en croix, brûlures de cigarettes : une scène de crime atroce

L'atrocité ne s'arrête pas là. Pour les deux autres crimes commis ensuite, le Grêlé a redoublé de macabre inventivité. Le 29 avril 1987, il a assassiné une fille au pair allemande, Irmgard Mueller, et un mécanicien d'Air France, Gilles Politi, dans un appartement du quartier du Marais. Ils avaient été étranglés avec une cordelette, et leurs corps ont été retrouvés nus, attachés, et parsemés de brûlures de cigarette. Irmgard Mueller avait les bras en croix. Gilles Politi, lui, avait "les poignets et chevilles attachés par des ceintures volées dans les armoires du couple et tressées en lanières qui passaient par son cou", racontait Le Parisien.
En 2001, les enquêteurs sont parvenus à faire le lien entre ces quatre crimes grâce à un prélèvement ADN effectué sur un mégot de cigarette et un tampon hygiénique, à l'endroit du double-assassinat. 

Qui était François Verove surnommé "le Grêlé"

Ce cold-case est longtemps resté l'un des mystères irrésolus les plus troublants, en France. Récemment, c'est la juge d'instruction Nathalie Turquey qui avait relancé l'enquête. Plusieurs indices, comme l'utilisation de menottes ou la connaissance des termes policiers du tueur, avaient permis de penser que le meurtrier était un gendarme. C'est donc dans le cadre d'une commission rogatoire que dès la fin août 2021, plus de 750 gendarmes en exercice à l'époque des faits ont été interrogés.
FranceInfo précise qu'il était gendarme en Île-de-France dans la Garde Républicaine, entre 1983 et 1988. Puis il a intégré la brigade motocycliste urbaine de la police dans les Bouches-du-Rhône, et a gravi les échelons pour devenir chef de l'une des brigades de Montpellier. Un accident de la route l'aurait ensuite obligé à marcher avec une canne. Depuis plusieurs années, il était à la retraite et vivait à Prades-le-Lez, près de Montpellier. Dans le voisinage, personne ne pouvait soupçonner que François Verove avait commis des crimes monstrueux. Il avait siégé au conseil municipal de la ville pendant plusieurs années, était un père, un grand-père, et un voisin décrit comme affable.