EXCLU- Il nous confie être le petit-fils caché du roi Edouard VIII, duc de Windsor (et mari de Wallis Simpson)

Edouard VIII restera dans l'histoire comme un roi qui a renoncé au trône pour Wallis Simpson. Officiellement mort sans descendance, l'oncle rebelle d'Élisabeth II aurait en fait eu un fils ! C'est aujourd'hui son petit-fils supposé François Graftieaux qui mène un combat pour faire enfin reconnaître sa célèbre filiation.

EXCLU- Il nous confie être le petit-fils caché du roi Edouard VIII, duc de Windsor (et mari de Wallis Simpson)
© Le Duc de Windsor et François Graftieaux/The Times/News Licensing/ABACA et collection personnelle

En 1936, Edouard, le fils aîné du roi George V et de la reine Mary, succède à son père sous le nom d'Edouard VIII. Il aura le règne le plus court de l'histoire royale en abdiquant 236 jours plus tard par amour pour Wallis Simpson qui lui est interdit d'épouser.
C'est son frère Albert, le père d'Élisabeth II, qui prend alors la suite et devient le roi George VI.
Exclu de sa famille, Edouard VIII qui était surnommé David dans l'intimité reçoit le titre de duc de Windsor et épouse Wallis Simpson en France le 3 juin 1937, après l'officialisation du divorce de sa sulfureuse compagne.
Plus tard, le couple aura des amitiés coupables avec les nazis et passera le reste de sa vie en France.

Quand il s'éteint le 28 mai 1972, le duc de Windsor n'a officiellement pas de descendance. Officiellement car quelques années plus tard, un petit fils naturel va se rappeler au bon souvenir de la famille royale...

Nous avons rencontré François Graftieaux qui a mené une véritable enquête et qui a consacré deux ouvrages à sa quête: The King's Son (Ed. Custombooks) et L'Homme qui aurait dû être Roi (Ed. Cherche Midi).

Il a découvert il y a une vingtaines d'années que le Duc de Windsor avait eu une liaison et un enfant avec sa grand-mère à Paris juste avant la première guerre mondiale! Une relation et une naissance niées par la famille royale mais que François Graftieaux veut faire reconnaître pour enfin lever le secret autour de la filiation de son père.

Le futur Duc de Windsor quand il était jeune © MARY EVANS/SIPA

Comment toute cette aventure a-t-elle commencé ?
François Graftieaux. En 1968, j'ai rencontré une jeune fille appelée Pénélope Fourcade, la fille de Marie Madeleine Fourcade, la seule femme chef d'un réseau de résistance pendant la Seconde Guerre Mondiale
Dans la semaine qui a suivi notre rencontre, elle m'a dit que je ressemblais au duc de Windsor. A ce moment-là, je savais déjà que mon père était né de père inconnu mais cela ne m'a pas marqué plus que cela. Je dois avouer que je ne savais même pas très bien qui était le duc de Windsor. C'est entré par une oreille et sorti par l'autre. C'est une trentaine d'années plus tard c'est-à-dire en 2000 à la suite d'introspection et de difficultés psychologiques que j'ai réalisé que le seul moyen de trouver une forme d'équilibre était de retrouver mes racines. Je me suis alors souvenu que Pénélope m'avait dit que je ressemblais à quelqu'un de connu mais je ne savais plus à qui ! j'ai donc appelé Pénélope qui m'a rafraichi la mémoire. Je suis allé sur Google et dès que j'ai découvert la première photo du Duc de Windsor j'ai eu un choc : c'était le portrait craché de mon père.

Quelles démarches avez-vous alors entreprises ?
François Graftieaux.
J'ai mis quelques mois à digérer la nouvelle avant d'entamer des démarches pour prouver cette filiation.
J'ai d'abord fait une enquête parce que je ne comprenais pas comment ma grand-mère qui faisait partie d'un milieu pauvre parisien avait pu croiser la route du futur roi d'Angleterre.

Qui était votre grand-mère ?
François Graftieaux
. Elle s'appelait Marie Léonie Graftieaux de son nom de jeune fille. Lorsqu'elle a ouvert en 1929 sa maison de couture, elle a changé de nom pour Marcelle Dormoy. 

"Ma grand-mère et le futur duc de Windsor se sont rencontrés au Lunapark"


Comment a-t-elle rencontré le futur duc de Windsor ?
François Graftieaux.
Elle l'aurait croisé pour la première fois en 1913. David effectuait alors une visite chez le marquis de Breteuil qui était un ami de son grand père Edouard VII. Il a dû croiser ma grand-mère dans le seul endroit de Paris où différentes classes sociales étaient susceptibles de se rencontrer c'est-à-dire au Lunapark, situé place dauphine. C'était la première fête foraine.
A l'époque Marie Léonie avait 17 ans et David 19. Elle avait un certificat d'études et depuis l'âge 12 ans elle était apprentie couturière. Il n'y a pas de barrière de la langue car David parlait bien le français. Son séjour chez le marquis de Breteuil devait d'ailleurs lui permettre de parfaire sa maitrise de la langue de Molière ! Mon père est né 3 ans plus tard donc en 1916

Avez-vous en votre possession un objet qui prouverait votre célèbre filiation ?
François Graftieaux. 
Effectivement. Ma mère a reçu lors de ma naissance la montre de Van Cleef & Arpels qui s'appelle le Cadenas. J'ai découvert dans une publicité de vogue que ce modèle de montre avait été dessiné par le duc de Windsor pour être offert en cadeau de mariage à Wallis Simpson.

Le duc de Windsor et Wallis Simpson © The Times/News Licensing/ABACA

Avez-vous évoqué cette extraordinaire filiation avec votre père ou votre grand-mère ?
François Graftieaux. Jamais ! Il s'agit d'un secret familial qui a été à l'origine de difficultés relationnelles avec mes parents. Je pense que mon père a fini par apprendre qui était son géniteur quand il a été question pour lui d'entrer à l'ENA ou à l'école Navale. Il a eu alors une année extrêmement difficile et je pense que c'est à ce moment-là que sa mère lui a dit la vérité sur son père. 

Ce n'est d'ailleurs pas un hasard s'il a effectué un voyage à Londres en 1934. Il y est resté une quinzaine de jours dans un hôtel appel Governor's House et qui était connu pour être le lieu où le prince de Galles recevait ses invités. Il a donc dû rencontrer son père à ce moment-là.

Votre grand-mère a-t-elle refait sa vie ?
François Graftieaux. 
Non elle ne s'est jamais mariée. Je n'ai jamais discuté de cette histoire avec elle mais je me souviens que, quand on l'interrogeait sur la façon dont elle avait financé sa maison de couture qui avait quand même une cinquantaine d'ouvriers, elle restait très vague. Manifestement le contrat de secret entre elle et le prince a du être matérialisé par une somme d'argent suffisamment importante.

"Ma grand-mère ne s'est jamais mariée"

Quel a été votre sentiment quand vous avez appris que vous étiez le petit fils du duc de Windsor ?
François Graftieaux. 
Cela été une douche froide. Je ne savais plus où j'en étais. Personne ne me croyait autour de moi sauf Pénélope. Pendant un ou deux ans, j'ai eu du mal à récupérer.

© Ed. du Cherche Midi

Qu'avez-vous fait ensuite ?
François Graftieaux. 
Dans un premier temps, j'ai réuni les différentes preuves qui me poussaient à croire que cette histoire était vrai. J'ai envoyé un dossier à l'ambassade du Royaume Uni à Berne en leur demandant de le transmettre au ministère des Affaires étrangères britanniques et à Buckingham. La réponse officielle a été que Buckingham palace ne traitait pas ce genre d'affaires.
J'ai alors écrit une lettre directement à la Reine en lui demandant une réaction mais je n'ai pas eu de retour. J'ai aussi écrit une ou deux fois au prince Charles qui a simplement accusé réception. En 2015, j'ai renvoyé une lettre en disant que j'allais rendre l'affaire publique car je n'avais pas de retour et que j'avais écrit un livre sur le sujet qui est sorti l'année suivante.

Pouvez-vous faire officiellement prouver par la justice votre filiation ?
François Graftieaux. 
Je crois que le simple fait que cette question concerne la famille royale rend la chose impossible. La presse britannique a affirmé que je pourrais envisager un recours je ne l'ai jamais fait car cela me couterait une fortune et demanderait trop de temps.

"Dans la personnalité de mon père et la mienne il y a des ressemblances évidentes"

King-s-son
© Custom Book Publications

Quel est votre but ?
François Graftieaux. 
Je souhaite que la famille royale réagisse enfin. Mes seuls outils sont les médias. Le professeur Turi King, une généalogiste anglaise qui a découvert l'ADN de Richard III, a entre les mains mon ADN et fait actuellement des recherches. Je sais déjà que j'ai des origines anglo-saxonnes à 65%

Quel est votre regard sur le Duc de Windsor ?
François Graftieaux. 
C'est difficile à dire. Je sais juste que dans la personnalité de mon père et la mienne il y a des ressemblances évidentes. Son rôle politique est critiquable bien sûr mais il a été relativement maltraité par sa famille. Il y a d'ailleurs un parallèle à faire avec le Prince Harry