Mia, 8 ans, retrouvée dans une usine désaffectée avec sa mère Lola

La petite Mia a été retrouvée ce dimanche 18 avril dans une usine désaffectée. Elle est en bonne santé et va être remise à sa grand-mère. Précisions sur l'enlèvement.

Mia, 8 ans, retrouvée dans une usine désaffectée avec sa mère Lola
© Capture d'écran - BFMTV

[Mis à jour dimanche 18 avril à 19h18] Le procureur de la République de Nancy François Pérain a tenu une conférence de presse à 15 h ce dimanche 18 avril pour apporter des précisions sur l'enlèvement de Mia.

Il a décrit le mode opératoire employé pour kidnapper la petite Mia qui s'apparente à des tactiques militaires: "Il s'agit d'une opération extrêmement bien préparée surnommée Lima comme une opération de type militaire. Le groupe actif comporte cinq personnes identifiées par des surnoms : Jeannot, Pitchoun, le corbeau, Bruno qui vont être présentés à un juge d'instruction ce dimanche. Le cinquième n'a pas encore été interpellé. Un autre homme surnommé Bouga aurait participé à la préparation de l'opération."

"Ces citoyens n'ont jamais fait parler d'eux. Ils se sont rencontrés via les réseaux sociaux. Ils partagent les mêmes idées : ils sont contre l'Etat et contre la dictature des mesures sanitaires. Ces individus pensent que les enfants placés à l'aide sociale doivent être rendus à leurs parents. Bouga, en contact avec la mère, a mobilisé une équipe. Une expédition a été organisée avec une phase préparatoire (achat de talkie walkie, téléphones portables, un budget de 3 000 €). Un script a été retrouvé chez "Pitchoun". Ils se sont aussi procurés du matériel de camping", a ajouté le procureur au terme d'une prise de parole qui aura surpris par les révélations sur la préparation des militaires.

C'est un soulagement pour tout ceux qui s'étaient lancés à la recherche de la petite Mia, 8 ans, disparue depuis lundi 12 avril. La petite fille a été retrouvée avec sa mère Lola Montemaggi, en Suisse, à Sainte-Croix, dans ce qui semble être un squat. 
Alors qu'elle se trouve toujours sur le territoire suisse, Mia va être prise en charge par la protection judiciaire de la jeunesse pour être ramenée chez sa grand-mère, indique le procureur de la République de Nancy François Pérain ce dimanche matin.
"Les investigations ont permis de déterminer que Lola Montemaggi avait passé une première nuit en Suisse dans un hôtel à Estavayer-le-Lac (canton de Fribourg), avant d'être hébergée par une femme à Neuchâtel [puis] d'être déposée à cet immeuble squatté, à Sainte-Croix." a souligné François Pérain.

Sa mère, soupçonnée d'avoir enlevé l'enfant, a elle été place en garde à vue en Suisse, en attendant qu'un mandat européen ne soit délivré. 

Près de 200 gendarmes sont intervenus dans cette enquête, et cinq hommes ont été interpellés

Ils ont avoué avoir agi à la demande de la mère de Mia, qui souhaitait récupérer sa fille dont elle n'avait plus la garde.

Le 15 avril, nous écrivions :

Les trois hommes soupçonnés d'avoir enlevé la petite Mia, âgée de 8 ans et disparue dans les Vosges, ont été interpellés le 15 avril, selon Le Parisien.

Deux jours plus tôt, alors que la petite fille se trouvait chez sa grand-mère, les trois hommes l'auraient enlevée après s'être faits passer pour des représentants de la protection judiciaire de la jeunesse. "Ils demandaient à pouvoir réaliser une visite inopinée du logement et à conduire l'enfant à un rendez-vous au sein de ce Stemo. Ces derniers mettaient en confiance cette dame en lui donnant d'ailleurs, le nom d'éducateurs qui existent réellement et expliquaient devoir conduire l'enfant à un rendez-vous dans leurs locaux à midi pour qu'elle y rencontre sa mère", a raconté le procureur Nicolas Heitz, lors d'une conférence de presse.

 "Les trois hommes ont été interpellés dans la nuit de mercredi à jeudi à Paris et dans la petite couronne avant d'être transférés à Epinal", a expliqué une source proche de l'enquête.

Les trois hommes, heureux d'avoir "résisté au système"

Mais quel est le lien entre ces trois hommes, la mère de Mia et la fillette? Lors d'une conférence de presse du 16 avril, le procureur Nicolas Heitz a expliqué que la mère avait contacté les individus "via Internet pour récupérer sa fille, dont elle s'estime injustement séparée, pour partir à l'étranger".

L'un des trois hommes a reconnu avoir kidnappé la petite fille, mais a qualifié son geste "d'exfiltration".

Le deuxième, lui, s'est réjoui d'avoir "résisté à la barbarie de ce système" et d'avoir réuni la petite fille et sa mère

Le troisième homme voit également son action comme un acte héroïque. Il est persuadé d'avoir "sauvé la vie de l'enfant", bien qu'il consent qu'il ait pu  "être manipulé".

Aucun des individus n'a souhaité dévoiler le lieu où se cache la mère.

Les trois hommes, adeptes d'un mouvement anarchiste

Selon BFMTV, des matériaux chimiques et des livres de la mouvance anarchiste, dont un explique comment confectionner des explosifs, ont été saisis dans l'appartement où les trois hommes ont été arrêtés le 15 avril.

Les voisins d'un des trois hommes affirment qu'ils étaient souvent dérangés par des nuisances sonores. L'individu, pianiste de profession, travaillait la nuit et vivait une vie "en décalé". Il a été décrit comme "asocial", constamment "vêtu de noir" et un "chapeau noir" vissé sur sa tête.

Selon ses voisins, l'homme tenait régulièrement des discours complotistes et anti-masque.

Ces individus seraient connus de la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI) pour faire partie d'un mouvement survivaliste d'ultra-droite dont le but est de renverser la République. D'après Le Parisien, ils sont "jugés potentiellement dangereux".

La mère de Mia souhaitait partir à l'étranger

Quant à la mère de la fillette, elle partagerait les convictions complotistes de ces hommes.

D'après Vosges Matin, un automobiliste a affirmé aux gendarmes qu'il avait pris en stop la mère de Mia, dans la matinée du 13 avril, afin de la déposer à quelques kilomètres des Poulières. Pendant le trajet, elle lui aurait expliqué qu'elle souhaitait partir à l'étranger.

Pour la grand-mère de la petite Mia, cette attente est "insupportable".

Mia, disparue dans les Vosges : l'alerte enlèvement levée

L'alerte enlèvement a été levée le 14 avril, alors qu'elle avait été lancée la veille, pour tenter de retrouver la petite Mia, âgée de 8 ans. La petite fille, disparue dans les Vosges, a les yeux foncés, les cheveux longs et bruns et est coiffée d'une frange.

Elle est "porteuse de petites boucles d'oreilles en or avec un dessin rouge, habillée d'un pantalon noir, d'un t-shirt, d'un gilet gris zippé avec des points dorés, d'une doudoune blanche avec des pois noirs et doublure en fourrure blanche", lisait-on.

"L'enfant n'a pas été retrouvée. Mais ses photos ne doivent plus être diffusées. L'enquête se poursuit. Merci à tous pour votre aide", a ensuite indiqué le ministère de la Justice. 

Pourtant, quelques heures plus tard, le procureur Nicolas Heitz a déclaré, lors d'une conférence de presse, qu'il fallait continuer à diffuser les photos de la petite fille, bien que l'Alerte enlèvement ait été levée: "Il m'apparait important de vous la remontrer".

Mia, face aux "violences" de sa mère

La petite fille, enlevée par trois hommes, pourrait bien avoir été victime d'un rapt familial, à l'initiative de la mère, Lola Montemaggi, âgée de 28 ans. C'est ce qu'a sous-entendu Nicolas Heitz, sans pour autant confirmer cette hypothèse.

"La maman n'avait pas le droit de voir l'enfant seule", mais "seulement en présence d'un tiers" et à raison de "deux fois par mois", a ajouté le procureur.

Elle avait d'ailleurs communiqué son désir de vendre son logement, afin de partir en camping-car avec sa fille et vivre "sous les radars de la société". 

Le procureur a souligné le profil "inquiétant" de la mère. La justice avait reçu un signalement pour "violences verbales" sur Mia, en décembre.

"L'enfant était confrontée aux violences de sa mère", a précisé Nicolas Heitz.

La garde lui avait donc été retirée en janvier 2021 et la petite Mia avait ensuite été placée chez sa grand-mère.

Pourquoi l'alerte enlèvement a-t-elle été levée ?

Mais pourquoi le dispositif a-t-il été stoppé si la fillette est toujours disparue? Selon La Voix Du Nord, deux options pourraient explique la levée de l'alerte enlèvement par le parquet: les enquêteurs pourraient considérer que la fillette n'est plus en danger ou ils ont pu localiser l'endroit précis où elle se trouve. Ils n'auraient donc plus besoin de rechercher activement sa localisation.

"Le danger est persistant, les recherches actives se poursuivent", a toutefois déploré sur BFMTV le procureur Nicolas Heitz, dans la matinée du 14 avril. 

Et d'ajouter: "Ce n'est pas parce que le dispositif d'Alerte enlèvement a été levé qu'il ne faut pas poursuivre, bien au contraire, les messages et prolonger la diffusion du message".

Enlevée par trois hommes

La gendarmerie et le procureur de la République d'Epinal précisent que Mia a été enlevée par trois hommes à Les Poulières vers 11h30, alors qu'elle se trouvait chez sa grand-mère, considérée comme tiers de confiance, et chez qui elle avait été placée sur décision de justice. L'enlèvement s'est déroulé "sans violence", a précisé le procureur.

Les trois hommes sont de type européen et l'un porterait d'un tatouage en forme de croix au niveau du cou. Ils "sont susceptibles de circuler à bord d'un véhicule Volkswagen de type transporter gris anthracite", lit-on.